Parsifal

Alain Altinoglu
Choeurs de la Monnaie
Orchestre Symphonique de la Monnaie
Date/Location
May 2022
Théâtre Royal de la Monnaie Bruxelles
Recording Type
  live  studio
  live compilation  live and studio
Cast
AmfortasWerner Van Mechelen
TiturelKonstantin Gorny
GurnemanzFranz-Josef Selig
ParsifalJulian Hubbard
KlingsorShenyang
KundryElena Pankratova
GralsritterWillem Van der Heyden
Justin Hopkins
Gallery
Reviews
bachtrack.com

La Monnaie fait entendre un Parsifal proche de la perfection à Bozar

Après les exceptionnelles réussites d’Alain Altinoglu dans Lohengrin et, plus encore, dans un Tristan et Isolde qui aura durablement marqué les esprits, c’est peu dire qu’on attendait avec impatience ce que le directeur musical de La Monnaie avait à offrir au public bruxellois dans Parsifal.

Pour cette exécution de concert où les solistes chantent tous par cœur et se déplacent assez librement sur la scène du Palais des Beaux-Arts plutôt que de rester sagement assis à attendre leur tour le regard braqué sur la partition, on saura gré au chef français d’avoir opté pour une approche claire, énergique, allante et expressive face à une œuvre qui foisonne de tant de sujets et d’approches possibles : christianisme, chevalerie, souffrance, rédemption, mysticisme, sexualité, renoncement, amnésie, connaissance de soi, compassion… Et la liste n’est pas exhaustive. Ou pour le dire autrement, ce qui nous est donné à entendre n’est pas l’accomplissement d’un rite mais une interprétation aussi lucide qu’intelligente d’une partition infiniment riche et complexe. Il est même permis de penser que l’absence de mise en scène aura justement aidé le public nombreux et connaisseur – pas une toux en quatre heures de musique – à se concentrer sur la musique.

Alain Altinoglu a la chance de pouvoir compter sur la complicité inconditionnelle d’un orchestre en excellente forme, et certainement très content de pouvoir démontrer son savoir-faire au vu de tous plutôt que dissimulé dans la fosse de La Monnaie. Tous les musiciens sont à féliciter, aussi bien les cordes souples et ductiles, les bois pleins de caractère, les cuivres très sûrs et un timbalier en grande forme. Dans cet ouvrage où ils jouent un rôle si important, les chœurs de la maison bruxelloise – très bien préparés par Johannes Knecht – se montrent eux aussi sous leur meilleur jour.

Quant au plateau vocal, il est de premier ordre à une très regrettable exception près, puisqu’elle concerne le Parsifal incarné par le jeune ténor britannique Julian Hubbard. Le Heldentenor est certes une denrée rare, mais ce qu’offre ce chanteur – par ailleurs musicien sensible et acteur crédible dans ce difficile rôle de « chaste fol » – est vraiment insuffisant. Même s’il a quelques rares beaux moments, comme ce bref éclat dans le fameux « Amfortas, die Wunde » ou à l’extrême fin de l’œuvre, la voix est petite, peu colorée et quasi dépourvue de ce métal comme de cette articulation mordante qui fait le ténor wagnérien. On s’en rend particulièrement compte à l’acte II, où il défend mollement sa vertu face à l’incandescente Kundry d’Elena Pankratova dont on se demande si elle ne va pas le manger tout cru. La soprano russe est non seulement une véritable force de la nature à la voix puissante et parfaitement conduite, mais s’avère aussi une captivante tragédienne.

La distribution masculine est donc dominée par le Gurnemanz d’une infinie noblesse de Franz-Josef Selig, qui allie une basse chaleureuse à une ligne de chant impeccablement conduite et une diction parfaite. Baryton expressif et clair, Werner Van Mechelen incarne un Amfortas pécheur et torturé, accablé de douleur. Mais la grande révélation de cette soirée vient du baryton-basse chinois Shenyang qui se produisait pour la première fois à La Monnaie dans le rôle de Klingsor : timbre de bronze, diction allemande impeccable, acteur plein de caractère dans ce rôle de maléfique et venimeux magicien. Timbre sombre, autorité naturelle, la brève apparition de la basse russe Konstantin Gorny en Titurel impressionne également fortement – on en redemande. Tous les autres rôles (chevaliers du Graal, écuyers, filles-fleurs) sont excellemment tenus, avec une mention particulière pour la Voix céleste d’Iris van Wijnen. Et c’est sur un triomphe mérité que se conclura cette belle et longue soirée.

Patrice Lieberman | 20 May 2022

olyrix.com

Ce même mois, La Monnaie donnait à entendre le Requiem posthume de Mozart (mis en scène par Castellucci), aussi la question du dernier souffle artistique s’impose-t-elle comme une essence musicale de cette fin de saison. La durée et la complexité de Parsifal, son rapport au temps et aux temps héraldiques de la Mythologie germanique se trouvent magnifiés dans cette version purement musicale : avec pour seule “mise en scène” le geste théâtral des voix solistes, et cette partition-témoin de la rencontre entre les arts (la notion Wagnérienne de Gesamtkunstwerk : œuvre d’art total).

Sous la baguette d’Alain Altinoglu, les “mélodies infinies” semblent suspendues à l’image des grandes plaines romantiques, presque translucides. Avec une imposante matière, mais aussi des moyens très mesurés, l’Orchestre Symphonique de la Monnaie rend une constante légèreté majestueuse, d’une expression très chromatique et toujours aussi énergique.

À l’image de l’amplitude de cette musique et de cet Orchestre, les Chœurs (adultes, enfants et jeunes de la maison préparés par Johannes Knecht et Benoît Giaux) sonnent enveloppants et puissants. Situés derrière l’orchestre (voire pour certains cachés dans les coursives), leur son vient cerner l’acoustique de la Salle Henri Le Bœuf et donner la sensation de lointains paysages.

Le casting vocal, comme à l’accoutumée à La Monnaie présente une belle hétérogénéité, chacun tirant son épingle du jeu. Werner van Mechelen, baryton-basse habitué de la scène bruxelloise, campe Amfortas avec une confiance autoritaire. La voix souple, austère, métallique et puissante du lauréat du Concours de la Reine Elisabeth s’accorde avec son jeu maîtrisé, élégant et retenu.

Franz-Josef Selig est plus expressif en Gurnemanz, très énergique et même remonté. La ligne vocale irréprochable de la basse est marquée par son chromatisme, d’une expressivité et d’une prosodie allemande superlative. Le jeu semble facile, tout autant que le chant et l’esprit romantique, dont il est un grand connaisseur (il présentait déjà à La Monnaie un récital très Goethéen en compagnie du pianiste Gerold Huber).

Konstantin Gorny dans le rôle de Titurel s’offre une présence plus discrète. La basse russe (également couronnée de prix et distinctions), fait ici preuve d’une discrétion à propos au sein d’un casting laissant place à chacun : sa ligne vocale sombre et boisée sert le rôle avec austérité.

Julian Hubbard souligne la dimension psychologique du rôle-titre. D’une humanité innocente, parfois légère, son Parsifal se dessine au fur et à mesure des actes avec une profondeur grandissante, à travers l’expressivité de sa voix et de son jeu décomplexé.

Shenyang qui débute à La Monnaie et dans le rôle de Klingsor se dessine avec une redoutable précision. La prosodie allemande sonne profonde, élancée. Le baryton-basse chinois poursuit ainsi sa métamorphose vocale, lui qui a débuté par Rossini, Mozart et Haendel, se concentre désormais sur des répertoires dramatiques tels que Kurwenal, ainsi que sur les Lieder.

Elena Pankratova sert pleinement son rôle féminin majeur de Kundry (comme elle l’a fait chaque été à Bayreuth entre 2016 et 2019), avec amplitude, puissance et grande souplesse vocale. La précision de la soprano russe, sa prosodie et sa vélocité rendent avec facilité les révoltes du personnage.

La mezzo-soprano Iris van Wijnen qui débute à La Monnaie et en Voix céleste marque par l’élégance et la rondeur d’un son pourtant souple et acide, presque baroque dans sa teinte obscure et son ondulation maîtrisée.

Le ténor belge Willem van der Heyden que le public bruxellois connaît bien, revient ici en Chevalier du Graal, altier, de voix claire et puissante, ornée dans les aigus et plus sombre dans le drame. Abyssal et sombre, le timbre chaud de Justin Hopkins s’installe à ses côtés avec amplitude, la voix allant droit au but, droit vers le dramatisme wagnérien.

Sheva Tehoval qui débute en écuyer s’offre limpide, précise et claire, ses aigus coulant de sens et d’expressivité. Plus ronde et chaude, la voix de Raphaële Green (qui débute elle aussi en écuyer) dénote avec le reste de la production. La mezzo-soprano que le public bruxellois a récemment découverte dans le Triptyque de Puccini marque par un jeu théâtral très investi et l’expressivité de sa vocalité. Paul Curievici campe un autre écuyer exact, droit, expressif mais légèrement poussif. Alexander Marev qui a récemment intégré les rangs de la MM Academy, complète la phalange des écuyers, lui aussi par une belle vivacité et une voix directe avec un jeu franc, déployé et vif.

Hendrickje van Kerckhove, marque en fille-fleur par une fraîcheur de timbre limpide et clair, aux côtés de Lisa Willems très raffinée (qui reviendra avec Le Chevalier à la rose), et de Lies Vandewege affirmée et puissante.

Le public visiblement éprouvé et heureux applaudit Parsifal, ce “festival scénique sacré” ici devenu sacrément concertant.

Soline Heurtebise | 19/05/2022

anaclase.com

Directeur musical du Théâtre royal de la Monnaie depuis 2016, Alain Altinoglu y a déjà dirigé Lohengrin et Tristan und Isolde [lire nos chroniques du 4 mai 2018 et du 14 mai 2019]. Avec son orchestre, il aborde aujourd’hui un troisième opus wagnérien, Parsifal, donné lors de trois soirées de concert en la salle Henry Le Bœuf du Palais des Beaux-arts.

Dès les toutes premières mesures, c’est un son important qui parvient aux oreilles, les cuivres se mettant en place avec beaucoup de brillant quelques mesures plus tard, accompagnés par un timbalier plein de fougue. Ce volume développé sera une constante du concert, privilégiant une lecture lyrique de la partition bien qu’en conservant tout de même les intenses moments de recueillement, en premier lieu ceux passant par les doux unissons des cordes. Il faut dire que l’acoustique favorable de la salle flatte la puissance orchestrale, y compris pour un petit solo de flûte qu’on écoute d’ordinaire avec plus de légèreté. L’éclat de l’œuvre en ressort davantage, un orchestre en majesté, véritablement, lors de la cérémonie du Graal (premier acte), des crescendos régulièrement impressionnants, l’ensemble des instrumentistes s’exprimant dans une architecture solidement bâtie par le chef.

Dans ces conditions, le Parsifal de Julian Hubbard n’est pas le protagoniste qui marque le plus, la voix n’étant pas spécialement claire ni puissante, mais il faut reconnaître que l’interprète prend idéalement l’allure du chaste fol sur scène, se métamorphosant en élu après sa révélation de l’Acte II [lire notre chronique d’Il prigioniero]. En Gurnemanz, Franz-Josef Selig est l’indiscutable triomphateur du plateau vocal, timbre royal de basse profonde, diction idéale et une autorité naturelle qui ponctue chacune des interventions de ce rôle-marathon. On entend aussi une grande humanité dans ses paroles, certains sons fixes faisant passer la douleur des chevaliers, à l’Acte III. Le baryton-basse Werner van Mechelen compose un vaillant Amfortas, d’une forte projection vocale qui pourrait nous faire douter, par moments, de sa blessure. Placé à l’étage au-dessus de la scène, le Titurel de la basse Konstantin Gorny fait justement entendre des graves d’outre-tombe, paraissant déjà appartenir à l’au-delà [lire nos chroniques de La Gioconda et de Parsifal (à Strasbourg)]. Le baryton-basse coréen Shenyang développe, quant à lui, un timbre séduisant et particulièrement riche ; la couleur n’est pas particulièrement noire, il dessine donc plutôt un Klingsor noble et redouté [lire notre chronique de Rodelinda]. Côté féminin, Elena Pankratova est une Kundry spectaculaire dans les cris déchirants et glaçants, tout comme ses aigus envoyés avec force décibels – par exemple l’intervalle vertigineux « und lachte », absolument paralysant [lire nos chroniques de Die Frau ohne Schatten à Munich puis à Londres, de Fidelio, Parsifal (à Bayreuth), Tannhäuser et Turandot]. On peut mentionner également les quatre écuyers Sheva Tehoval, Raphaële Green, Paul Curievici et Alexander Marev, les deux premières assurant aussi deux des six filles-fleurs.

Préparé par Johannes Knecht, le Chœur de la Monnaie fait un sans faute, lui aussi servi par une acoustique avantageuse en étant placé en fond de plateau, devant le grand orgue aux parements de bois. Ainsi les cérémonies du Graal (I et III) constituent-elles de forts moments de lyrisme et d’émotion. Les Chœurs d’enfants et de jeunes et l’Académie des chœurs de la Monnaie interviennent en coulisses au premier acte, les portes de la salle entrebâillées ou ouvertes permettant de jouer sur la sensation de distance de la source sonore. Si les choristes chantent avec partition, il faut signaler que ce n’est le cas d’aucun soliste, ce qui renforce l’esprit de communion avec le public.

irma foletti | 21 mai 2022

forumopera.com

On l’oublie de nos jours, mais Bruxelles fut longtemps une terre wagnérienne de première importance. La défaite de 1870 et l’amertume qu’elle engendra eurent pour effet de bannir Wagner des théâtres francais. La Belgique n’ayant pas le même contentieux avec l’Allemagne, c’est avec enthousiame qu’elle reprit le flambeau du wagnérisme et ce jusqu’au déclenchement du premier conflit mondial. De nombreux spectateurs francais firent la navette pour assister aux créations des opéras de Wagner, en langue francaise, et la première de Parsifal, en 1914, fut un événement de portée considérable, dont toute la presse se fit l’écho, et où les édiles politiques locaux tenaient à être vus.

Alain Altinoglu tient à renouer avec cette glorieuse tradition. Après un Lohengrin enthousiasmant en 2018 et un Tristan d’anthologie en 2019, le chef francais, tout galonné de ses prestations à Bayreuth, s’attaque à Parsifal avec une absence totale de complexe. Ce qui frappe d’abord dans sa direction est son extrême clarté : des attaques nettes, un son toujours découpé, des départs marqués. Ceux qui aiment un Wagner impressioniste en seront pour leurs frais, mais l’expérience est diablement rafraichissante, et elle a l’avantage de capter l’attention du public avec aisance, ce qui est toujours plus délicat dans une version de concert, privée des sortilèges de la mise en scène. On suit donc les 4 heures et quelques du « festival scénique sacré » sans impression de longueur. D’autant que l’Orchestre symphonique de La Monnaie est bien décidé à apporter à son mentor tout ce qu’il peut donner en terme de qualité de timbres, de réserve de puissance, de transparence. C’est un grand soir de musique, et les sourires ou les hochements de têtes échangés entre les pupitres ne trompent pas. Il faudrait citer tout le monde, mais il suffira d’épingler des cors en état de grâce, et un timbalier comme ivre de la puissance qu’il prodigue. Au même niveau d’excellence, les Chœurs de La Monnaie se montrent autant à l’aise dans les immenses cérémonies sacrées du I et du III que dans les déferlements de sensualité au II, avec une tendance à pousser le volume que l’on mettra sur le compte d’un enthousiasme peut-être excessif, mais qui se plaindra que la mariée est trop belle ? Et puis, sentir le sol du palais des Beaux-Arts trembler sous son siège est peut-etre un plaisir coupable, mais un plaisir quand même. Niveau de volupté semblable avec des filles-fleurs à se damner.

La réputation grandissante d’Altinoglu comme chef lyrique attire autour de lui les meilleurs chanteurs de la génération actuelle. Ce Parsifal permet d’entendre un casting de rêve, très comparable en qualité à ce que propose Bayreuth dans la même œuvre ces dernières années. Il y a d’abord le Gurnemaz de Franz-Josef Selig, dont le timbre semble tiré du même bois que celui de Kurt Moll : une beauté rayonnante, des graves qui semblent illimités, et une compréhension totale de son personnage. Ces atouts font oublier la fatigue qui apparait au fil de la soirée, et les quelques décalages qui sont inévitables dans un rôle d’une telle longueur. A l’inverse, Werner Van Mechelen n’a pas des moyens aussi opulents, mais son Amfortas, plus clair que ce à quoi la tradition nous a habitués, touche au cœur. Le chant est millimétré, avec une précision dans le modelé du son et dans le volume qui ceux sont d’un Liedersänger de premier ordre.

Le Titurel de Konstantin Gorny fait regretter que le rôle soit si court, et limité au premier acte. On aurait voulu jouir infiniment de ce son d’airain, de cette assise qui parait plonger ses racines jusqu’au centre de la terre. Le baryton-basse chinois Shenyang a déjà chanté et enregistré Gunter avec Jaap Van Zweden (Naxos), un rôle plutôt lyrique qui ne le prédisposait pas à aborder Klingsor. Il est pourtant impresssionnant d’aisance et ses imprécations font froid dans le dos. Voilà un magicien dont on comprend l’ascendant sur Kundry, et qui parvient à projeter son texte sans imiter les aboyeurs qui ont longtemps monopolisé le personnage, en le déformant, fut-ce parfois avec génie (Mazura !).

Avec la Kundry d’Elena Pankratova, on monte encore d’un cran pour entrer dans le panthéon du chant wagnérien. La mezzo russe a mûri le rôle à Bayreuth de 2016 à 2019, et elle semble avoir saisi l’essence du personnage, mélange subtil entre le fauve, la séductrice et la pénitente. Vocalement, cela se traduit par une maitrise de toute la tessiture, ou aucune rupture n’est audible, le chant se déployant comme un tapis de velours. Même les cris poussés par la femme désespérée à plusieurs moments-clés du drame sont empreints de beauté autant que d’effroi, et il ne viendrait à personne l’idée d’en rire, ce qui est hélas bien souvent le cas avec d’autres titulaires. Cette volupté du son n’empêche en rien l’intelligibilité du texte, et on est loin d’une pure machine à décibels, même si l’impact physique est indéniable.

Face à une telle partenaire, difficile d’exister pour n’importe quel Parsifal. Particulièrement pour Julian Hubbard. Le ténor dispose de quelques atouts : un physique idéal pour le « chaste fol », une présence scénique qui ne manque pas d’intensité, et un timbre clair, où percent déjà des reflets d’héroisme, qui lui permettent de donner le change au premier acte. Mais le format est bien court, et parait minuscule face aux assauts d’un orchestre surchauffé, et à l’hédonisme d’une Kundry qui n’en fait qu’une bouchée. Leur duo en paraitra déséquilibré, ce qui rendra le ténor nerveux. Au III, un aigu du final est carrément loupé dans « Nur eine Waffe taugt », mais le héros parvient à garder son sang-froid et à terminer sans encombre. Sans rancune, le public bruxellois lui fera la fête au moment des applaudissements comme à ses collègues. Gageons cependant qu’avec un Parsifal plus adapté, cette soirée serait entrée dans les annales du chant wagnérien.

Dominique Joucken | 19 Mai 2022

Rating
(6/10)
User Rating
(3/5)
Media Type/Label
Technical Specifications
320 kbit/s CBR, 44.1 kHz, 539 MByte (MP3)
Remarks
Broadcast of a concert performance
Possible dates: 17, 19, 21 May 2022