Siegfried
Josep Pons | ||||||
Orquestra Simfònica del Gran Teatre del Liceu Barcelona | ||||||
Date/Location
Recording Type
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Siegfried | Lance Ryan |
Mime | Peter Bronder |
Wotan | Albert Dohmen |
Alberich | Jochen Schmeckenbecher | Fafner | Andreas Hörl |
Erda | Ewa Podleś |
Brünnhilde | Iréne Theorin |
Waldvogel | Cristina Toledo |
An Unremarkable Siegfried at the Liceu
Barcelona’s Liceu continues their Wagner Tetralogy with this unconvincing Siegfried. It seemed to me the least interesting of the three operas so far in terms of the staging; musically, it was no more than correct, and the casts were uneven.
Robert Carsen’s production of the first two operas offered an interesting viewpoint focused on ecology, or rather on human selfishness as a cause of the destruction of the planet. One could understand it in Das Rheingold and Die Walküre, but things have evolved in Siegfried, and the concept has begun to disappear. In Act I, Mime and Siegfried are living in a trailer in a sort of dump with waste and garbage everywhere, which seems to return to the original concept from Rheingold. But in the second act the stage is full of trees, and it could not be more traditional and conventional. Finally, the last act takes place on a bare stage with Brünnhilde in the middle of it.
Once again, the Liceu’s musical director was in the pit, and I found his conducting unexciting. I think that Josep Pons is an excellent symphonic conductor and does remarkable worker with orchestras, but he has never been convincing in the pit. His conducting was short on nuance and rather long on orchestral volume. Siegfried is perhaps the one opera in The Ring that benefits most from a great conductor. The Liceu orchestra has clearly improved under Mr. Pons, which is positive news indeed since in recent years it had real problems.
Lance Ryan cancelled his first performances which meant that Stefan Vinke had to sing Siegfried three times in five days. Once Mr. Ryan recovered, the tenors have alternated as Siegfried, independent of whether the performance is by the first or second cast.
Lance Ryan has never been a heldentenor or heroic tenor. His voice has always been somewhat whitish, yet he has become almost a constant as the young Siegfried in major opera houses because he is one of the few tenors able to endure till the end of the opera. His evolution in recent years is rather worrying: his voice has lost amplitude, and he is almost more suited to sing Mime than Siegfried. Stefan Vinke demonstrated his power in the performance. If there is a character who demands a real heldentenor, it’s Siegfried, and I recognize that Mr. Vinke is worthy of praise and admiration. His voice is perfectly suited to the character, but the timbre is rather unattractive, and he pays little attention to nuances, merely exhibiting decibels most of the time.
The Liceu had two outstanding performers in the role of Brünnhilde, and if one could combine the two it would produce an exceptional interpreter. Iréne Theorin was convincing and has a richer voice than Catherine Foster in the middle range, but her top notes are rather shouted, which is not the case with Ms. Foster.
Veteran Albert Dohmen gave life to the Wanderer and his performance was very good. Given his vocal evolution, he is now at his best as the Wanderer. Greer Grimsley was a pleasant surprise in the second cast.
Gerhard Siegel was an excellent Mime, in terms both of singing and acting. His voice is more important that what we are used to hearing in this character. Jochen Schmeckenbecher and Oleg Bryjak did fine as Alberich.
Ewa Podleś was a well-suited interpreter of Erda, with sonorous low notes and good volume in the middle. It was difficult to understand the presence in the second cast of Maria Radner who was mostly inaudible. Andreas Hörl was a correct Fafner, and the same can be said of Cristina Toledo as Waldvogel.
José M. Irurzun | Liceu, Barcelona, 17 & 19.3.2015
L’opéra où les licéistes vont à reculons
Les licéistes, fidèles spectateurs du Liceu de Barcelone, wagnériens pour la plupart, se méfient cependant du Siegfried qu’ils trouvent long, insipide, ennuyeux. Alors, sous prétexte que la représentation commence trop tôt (19h00) pour les commerçants de la ville, ou finit trop tard (24h00), ou que le Barça joue un match décisif, ou encore pour tout autre raison, beaucoup désertent volontiers la rocambolesque histoire du héros wagnérien. C’est ainsi que ce 11 mars, jour de la première, on a pu compter nombre de fauteuils désespérément vides à l’orchestre.
Avant le levé de rideau, Mme. Christina Scheppelmann, nouvelle directrice artistique , est venue annoncer, dans un espagnol très correct, que Lance Ryan, grippé, serait remplacé par le ténor prévu pour la deuxième distribution, Stefan Vinke, dans le rôle-titre. La salle a applaudi mollement pour remercier l’effort de l’artiste, certains –peu nombreux- probablement parce qu’ils auraient préféré entendre le ténor prévu, d’autres –plus nombreux sans doute- parce qu’en cas d’annulation, ils se voyaient déjà à la maison évitant ainsi une longue nuit d’opéra –cinq heures, entractes compris- à suivre les tribulations de l’enfant de la forêt.
Un décor sans verdure. Une mise en scène qui prend des libertés.
Or, Robert Carsen, suivant ses propres options pour les deux premiers opéras de la tétralogie (voir webthea des 09/05/2013 et 04/06/2014), a demandé à son décorateur – Patrick Kinmonth – d’éliminer le plus possible la forêt et la nature en général, de ses décors : Pendant vingt ans Mime a donc élevé Siegfried dans un camping-car délabré parqué dans un paysage lunaire rempli d’immondices ; Fafner le dragon, a dormi au milieu d’arbres cassés net tels les colonnes de Buren tandis que Wotan le Wanderer est resté confortablement assis dans un fauteuil de sa résidence du Walhalla -pas du tout debout au pied de la montagne- à regarder un tableau représentant la vierge guerrière endormie sur un piton entouré de feu, comme Senta devant le portrait du hollandais volant . Brunhilde finalement a dormi par terre, dans un espace nu, entourée de flammes de 30 centimètres de hauteur que Siegfried enjambe sans aucun problème.
Par ailleurs le metteur en scène canadien s’est aussi permis quelques libertés comme par exemple l’adroite suppression de l’irreprésentable scénette de l’ours lors de la première entrée de Siegfried, et, puisque tous les chemins mènent à Rome, la route empruntée par Siegfried suivant le chant de l’oiseau pour aller réveiller Brunehilde, passe ici par le salon de Wotan dans le Walhalla. Erda devient simple femme de ménage du palais ce qui transforme le dieu en banal coureur de jupons domestiques et justifie les fureurs de Fricka son épouse.
La cabale contre Josep Pons
L’orchestre du Liceu connaît bien Richard Wagner. C’est bien au Liceu qu’on a joué Parsifal pour la première fois légalement en dehors de Bayreuth –d’autres théâtres l’avaient déjà joué illégalement en Amérique en particulier- et le compositeur a toujours figuré à l’affiche du théâtre avec des chefs très différents, les musiciens se transmettant le savoir-faire de génération en génération. Il est vrai aussi que pendant les années cinquante et soixante les métaux laissaient à désirer et que, timidement, le public et même la presse le faisaient savoir, mais en aucun cas, à aucun moment, on avait assisté à la bronca qui s’est déclenchée au cinquième étage à partir du moment où Josep Pons a pris place dans le podium pour attaquer le deuxième acte. Rien ne la justifiait au vu de la performance de l’orchestre au premier acte. Le temps dira peut-être la raison de l’attitude des locataires du dernier étage, car s’ils ont été très bruyants, ils n’ont pas fourni l’explication de leur attitude .
Une belle distribution
Stefan Vinke donc, en remplacement impromptu de Lance Ryan, s’est très bien tiré d’affaire. Généreux, malgré la fatigue cumulée par les répétitions, il a assuré une prestation virile, bien centrée sur le personnage, tantôt comique avec Mime, tantôt grave avec le Wanderer, sûr de lui face au dragon, troublé face à la walkyrie, sans faille vocale et avec une présence physique indéniable. Le reste de la distribution, du Mime de Peter Bronder -aux intentions plus que douteuses- à l’oiseau de la forêt, suave et parfaitement intelligible, interprété par Cristina Toledo, ils se sont tous donnés à fond pour que la soirée réussisse malgré le sabotage préparé dans les hauteurs de la salle. Ainsi Albert Dohmen a joué un Wotan protecteur de sa fille, élégant et fier devant le Nibelung tout comme face à Siegfried, Jochen Smeckenbecher a été dans sa courte intervention un Alberich modèle, tant du point de vue vocal que dramatique ; la parfaite diction d’Ewa Podleś, sa maîtrise du registre grave ont donné une vision réfléchie et consistante du personnage d’Erda.
Jaime Estapà i Argemí | Gran Teatre del Liceu le 11 mars 2015
Tetralogía ecologista: “Siegfried” en el Liceo
La segunda jornada del Anillo del nibelungo ofrecido por el Gran Teatro del Liceo sigue los pasos marcados por una producción escénica que enfatiza los valores ecológicos actuales mostrando un planeta contaminado, sobre explotado en el que intentan sobrevivir los protagonistas. Robert Carsen presenta el bosque en donde ha crecido Siegfried como un descuidado paraje lleno de residuos industriales y militares. Una destartalada caravana junto a su herrería es el hábitat en el que Mime ha criado al joven héroe que inicia su periplo vital con la forja de Nothung, la ultrajada espada de su progenitor. Desde el punto de vista vocal merece apuntarse que el tenor Lance Ryan que debía cantar en el estreno anunció esa misma tarde que no estaba recuperado de un proceso gripal y no estaba seguro de poder cantar toda la ópera en condiciones. Se avisó a Stefan Vinke que debía cubrir el segundo reparto para que salvase la función, cambio que fue anunciado por la nueva directora artística del Liceo Christina Scheppelmann ante el telón del Liceo micrófono en mano, al más puro estiló estadounidense. Vinke empezó algo flojo sus recitativos y disquisiciones del primer acto hasta que llegó la escena final de la forja de la anhelada espada demostrando un timbre amplio y sonoro en el registro central y agudo que le metió perfectamente en el personaje. Por su parte el Mime de Peter Bronder funcionó con convicción a pesar de unos agudos algo forzados y un vestuario exageradamente pobre y Albert Dohmen fue un Caminante ejemplar con una gran presencia escénica y unas prestaciones vocales de gran clase.
El segundo acto se desarrolló en un paraje boscoso deforestado, con los troncos de los árboles a medio arrancar y un dragón industrializado representado por una retro excavadora. Un acto en el que un correcto Alberich interpretado por Jochen Schmeckenbecher algo harapiento y alcohólico espera recuperar el anillo mientras que el cavernoso bajo Andreas Hörl presentó un Fafner de buen fuste mientras que el resto del reparto continuó en la misma línea que en el primero. La utilización del salón de la morada de los dioses visto en La Valkiria fue un recurso interesante para la escena del Caminante y Erda del tercer acto, esta última una magnífica Ewa Podles y para el encuentro de éste con el héroe que no conoce el miedo ni autoridad alguna y que acaba por partirle la lanza, en éste caso un elegante bastón. La escena final recupera la sala en la que las valquírias depositaban a los héroes para llevarlos al Walhalla donde reposa Brünnhilde rodeada por el fuego. Una extensa escena final muy esperada por la presencia de la prestigiosa soprano Iréne Theorin quien no defraudó, gracias a una memorable actuación vocal y actoral mientras que el Siegfried de Stefan Vinke siguió demostrando una potencia y volumen remarcables aunque una línea canora mejorable. Una interesante velada wagneriana, con un público bastante mermado por la longitud de la obra y no nos engañemos por la compleja y escasa belleza de una producción que habla de contaminación, destrucción y violencia y esconde toda la magia y belleza de los ideales románticos wagnerianos. Algo de lo que también adoleció la lectura musical del titular del Liceo Josep Pons, que firmó una interesante lectura, pero a la que le faltó una mayor riqueza e intención en el complejo entramado musical wagneriano.
Fernando SANS RIVIÈRE | marzo 12, 2015
Aprender el miedo
Durante tres actos ese muchacho un tanto enervante que es el protagonista busca saber qué es el miedo. Termina, como todos, encontrando la respuesta en el amor, aunque al parecer ni el miedo le dura mucho ni -visto lo que pasa en la siguiente y última jornada- lo entiende demasiado bien. Las cuatro horas de música no pasan precisamente en un soplo pese a lo mucho que hay de admirable, y esa curiosa situación de que la composición se interrumpiera al final del segundo acto para hacer lugar a obras maestras fundamentales que incidirían en la escritura del tercero. No creo temerario afirmar que esta obra es la menos popular de todo el ciclo, y no sólo por las monstruosas exigencias a que tiene que hacer frente el tenor, más ‘Helden’ que nunca. Los claros entre el público ya al inicio, que se incrementaron con cada intervalo, parecen avalarlo.
Empezamos con el anuncio de que el titular del rol, Lance Ryan, seguía engripado y que lo sustituiría el cantante previsto para el segundo reparto (como se debe, lo anunció la nueva directora artística por lo que hay que felicitarla). Vinke demostró -aparte de conocer la producción muy bien- que es una opción válida y, si lo que hemos oído y leído últimamente es cierto, mejor que la inicialmente prevista. Lo que no quiere decir que sea un nuevo Melchior, ni tan siquiera Windgassen. La voz es clara y potente, de grave feo pero audible, y un agudo valeroso aunque sin mucho color y no siempre emitido de la forma más adecuada (toda la canción de la forja, que no estuvo mal, se oyó intermitentemente en cuanto pasaba del centro).
Por comparación, los demás papeles parecen fáciles cuando no lo son en absoluto. Bronder me gustó más en Mime en Milán; aquí exageró la caricatura (sobre todo vocal y en particular cuando tenía que ir al agudo), pero se sabe que esto se suele aceptar en la caracterización del avieso enano. Schmeckenbecher fue un buen Alberich, tal vez un tanto monocorde (y no porque aquí lo presenten alcoholizado), pero es que el personaje es monotemático aun considerando lo obsesivos que suelen ser todos los interesados de la saga. Toledano debutaba profesionalmente en el Teatro y tal vez eso hizo que la voz no sonara siempre firme, pero su ‘pájaro del bosque’ resultó adecuado. El dragón de Hörl, que como siempre tuvo que luchar entre una parte amplificada y la escena de la muerte cuando canta con sus medios naturales, tiene material importante aunque su afinación no sea perfecta. Podles es siempre un lujo, y su centro y grave resultaron cálidos y amplios, no así el agudo, corto, tirante y destimbrado. Dohmen fue un ‘Viandante’ inmenso toda vez que la tesistura es más central y agradecida que en el prólogo y la primera jornada; apenas si hubo trazas de esfuerzo y la intención de su fraseo lo puso por encima de todos sus compañeros, con la excepción probable de Bronder. La valquiria aparece sólo en la escena final, pero lo que tiene que hacer en media hora es heroico. Theorin lo hizo bien, muy bien, pero me pareció menos cómoda que en La Valquiria. Quizá la prudencia de una primera noche hizo que su loable esfuerzo por no cantar a toda máquina a veces quedase desdibujado. Y su valiente agudo tuvo algún momento (como el final) teñido de asperezas.
La producción es la que se vio hace tiempo en Colonia, como los títulos anteriores y el próximo, pero este año Carsen no apareció y mandó a su asistente. Los dos primeros actos, siempre dentro de la tónica ecologista que caracteriza esta concepción, son un acierto total y en particular el segundo, donde el bosque está formado por árboles inútilmente talados y las fauces del dragón corresponden a una excavadora enorme. En el tercero, como ya ha pasado también en la primera jornada, el cuadro primero transcurre en un Valhala que empieza a mostrar signos de decadencia, la roca de la valquiria se ve en un cuadro, y Erda sale de un sofá convenientemente tapado y se pone a fregar un suelo poco limpio y lleno de manzanas (de la eterna juventud) en evidente descomposición. El encuentro ahí mismo con Sigfrido es igualmente forzado. En el segundo cuadro, muy simple y eficaz, llama la atención que los evidentes reclamos a la luz del sol tienen un muy mitigado eco en la iluminación. Todos los personajes están muy bien marcados, con espacio para la personalidad de los distintos intérpretes; los mejores son el protagonista, Wotan y Mime.
El público los aplaudió con generosidad y reconocimiento. No sé por qué un contado grupo -no es la primera vez que ocurre- las tomó con el director de orquesta. Pons no será Knapperbustch, o Thielemann, pero dirigió bien, y tal vez mejor que en las anteriores oportunidades. La orquesta sonó bien, lo que es un triunfo en sí mismo, y prácticamente no hubo errores materiales (que alguno de los leitmotiv no haya sonado ‘rico’ o ‘suntuoso’ no tiene que ver con quien está al frente del conjunto), los tiempos fueron normales y el cuidado por las voces fue permanente. Con lo que se ha escuchado recientemente (en esta misma temporada, y no sólo en el foso sino en el escenario), y que ha sido aplaudido incluso con calor, la reacción no se entiende…
Jorge Binaghi | Barcelona, miércoles 11 de marzo de 2015
“Siegfried” al Gran Teatre del Liceu di Barcelona
Sono a oggi ventisette le edizioni di Siegfried realizzate dal Gran Teatre del Liceu di Barcelona: la prima fu nel 1900, con Raffaele Grani come protagonista, un tenore italiano, anche perché l’opera era cantata in italiano (nella famigerata versione di Angelo Zanardini); l’ultima, quella attuale, rientra invece all’interno di una Tetralogia distribuita, come ormai è d’uso, su quattro anni: il progetto musicale è affidato a Josep Pons, che del Liceu è il Direttore musicale, mentre l’allestimento e la regia sono di Robert Carsen. Iniziato nel 2013, questo Ring des Nibelungen si concluderà l’anno prossimo con la terza giornata. Negli ultimi anni si è assistito a produzioni wagneriane tra loro disparate, ma per quanto riguarda la Tetralogia è andata affermandosi la tendenza alla macchinosità teatrale, alla struttura farraginosa, complicata, e anche un po’ circense: chi ha visto gli allestimenti della Fura dels Baus o di Guy Cassiers sa bene di quale fenomeno si tratti. L’idea teatrale di Carsen è del tutto differente, perché riporta la rappresentazione al gesto individuale, all’interazione tra i personaggi, per ridurre al minimo il resto della scena; lo spazio, in questo Siegfried, è colmato dalle sole presenze corporee, che lo animano senza bisogno di macchinari o di altri effetti mirabolanti.
Tale impostazione si abbina bene alle scelte musicali. Il direttore Josep Pons svolge infatti un lavoro molto accurato e affronta la partitura con esemplare correttezza, senza mai eccedere, né nei ritmi né nelle sonorità. Ma incorre nell’errore di voler far risaltare tutto, ogni motivo e ogni singola piega strumentale; e così nella sua pregevole orchestra manca sempre il legato, manca quella tinta unitaria che avvolga la sala in un suono omogeneo, autenticamente wagneriano.
Sul protagonista, Lance Ryan, è opportuno sintetizzare al massimo, anche perché se n’è già scritto a sufficienza a proposito delle sue ultime recite scaligere, Siegfried e Götterdämmerung. Da allora, purtroppo, la vocalità del tenore canadese (vincitore del concorso AsLiCo 2002) non è cambiata in modo apprezzabile; il timbro si è leggermente schiarito, e l’emissione oscilla sensibilmente; basti dire che, nella voce e nella gestualità, quanto più tenta di incarnare l’eroico Siegfried, tanto più rischia di assomigliare a Stan Laurel … È vero che la regia di Carsen, come è facile immaginare, profila ambientazioni e personaggi del tutto antieroici; ma del carattere musicale di Siegfried dovrà pure salvarsi qualcosa di quello che Wagner auspicava!
Senza dubbio, per qualità artistica, presenza e gesto il personaggio meglio riuscito è quello di Wotan. La voce di Greer Grimsley non sfoggia moltissimi colori, ma quanto a corposità, sicurezza, intonazione e tenuta è semplicemente grandiosa. Questo basso-baritono è nato a New Orleans e frequenta i teatri di tutto il mondo (pochissimo quelli italiani: forse due sole apparizioni in tutta la sua carriera) con ruoli più che altro wagneriani (e anche straussiani); ad ascoltarlo pare formato per essere un Wotan quasi ideale. Il Mime di Gerhard Siegel ha pochissimo di caricaturale nel I atto; anzi, è quasi dignitoso nelle sue premure verso Siegfried, mentre diventa grottesco nel II. La voce di questo tenore tedesco è molto bella, e non ha nulla delle solite risonanze lagnose che spesso rendono stucchevole il canto di Mime; Siegel del resto nasce come compositore, e in tutta la sua interpretazione il senso teatrale applicato alla musica è straordinario; il pubblico del Liceu se ne rende ben contro, visto che alla fine gli tributa un’ovazione pari a quella di Wotan. Oleg Bryjak è un Alberich dalla voce potente e fermissima, quasi più da basso che da baritono (l’emissione degli acuti non è infatti felicissima), con una dizione perfetta, che gioca molto sulle liquide. La sua formazione artistica è tutta kazakha, ma debutta nel ruolo di Alberich (tra quelli che più assiduamente sostiene) a Vienna nel 1998: si sente in lui, come in Siegel, una musicalità particolare nata da annosa esperienza. Il duetto nibelungico tra i fratelli è dunque magnifico, perché entrambi gli interpreti sono cantanti e artisti eccezionali (forse si potrebbe rilevare qualche inflessione di gola in Bryjak, rispetto all’omogeneità vocale di Siegel, ma è davvero poca cosa). Andreas Hörl (Fafner) è un allievo di Kurt Moll, e dal maestro ha ereditato l’aplomb di basso wagneriano, anche se di voce meno imponente. L’Erda di Maria Radner è corretta ed espressiva. Non del tutto aerea e leggera come si vorrebbe è invece la voce dell’uccellino del bosco della madrilena Cristina Toledo. La sorpresa vocale femminile dovrebbe essere nel Siegfried al risveglio di Brünnhilde, che qui è Catherine Foster (si alterna nelle recite a Iréne Theorin; il pubblico italiano ricorderà quest’ultima come walchiria scaligera nella Tetralogia diretta da Barenboim). Dal 2007 l’inglese Foster canta il ruolo di Brünnhilde nei cicli completi del Ring rappresentati a Weimar, Amsterdam, Hamburg, Berlin (sia alla Deutsche Oper sia alla Staatsoper), Helsinki, Tokyo, et cetera; al Liceu ha debuttato proprio come protagonista di Die Walküre nella scorsa stagione. La voce, pur bene impostata, è priva di caratteri salienti; nell’emissione di lunga tenuta tende a produrre il solito vibrato largo, che a volte sembra proprio un’oscillazione; belle le mezze voci, mentre gli acuti si confondono un po’ con il grido. Il livello vocale della compagnia è quindi complessivamente più che buono (se si sottrae alla media il giudizio sul protagonista), e come tale il pubblico catalano dimostra di apprezzarlo.
Ancora più uniforme e coerente tutto l’impianto registico. Se nel I atto è molto pregevole la fotografia del sordido accampamento dove vivono Siegfried e Mime (una roulotte d’antan è la loro casa, circondata da rottami e rifiuti), nella regia di Carsen il II atto è forse il momento meglio riuscito, poiché in esso coesistono il grandioso e il grottesco: il luogo è un bosco dai tronchi spezzati, dove Alberich vive come un barbone. L’apparizione di Fafner coincide con la discesa dall’alto di una gigantesca benna, che si spalanca come le fauci di un drago, posandosi sulla scena e troneggiandovi fino alla fine. Mime si traveste da maître d’hôtel in guanti bianchi per ammannire a Siegfried un avvelenato pranzo della vittoria; quando l’eroe lo trafigge cade ginocchioni, con la faccia nella torta che aveva mellifluamente preparata. Sono i particolari a dimostrare la genialità di un regista: dopo che Fafner è colpito a morte, tra i fumi che aleggiano sopra la benna compare l’interprete vestito con tuta militare, esattamente identica a quella di Siegfried, ancorché impregnata di sangue. Il drago, il serpente neghittoso e superbo, è dunque lo stesso Siegfried, e il giovane resta turbato perché nel mostro riconosce di aver ucciso se stesso, la sua infanzia e la sua innocenza; e in effetti, impadronendosi dell’anello, anche l’eroe avvia la propria distruzione, come tutti i protagonisti della Tetralogia.
Il III atto non si apre, come di solito, sulle falde della montagna infuocata, bensì nella sala del Walhall con i mobili accatastati e i grandi divani coperti da teli bianchi: il luogo dove Wotan e gli altri dei attendono la fine; un luogo evocato dai personaggi della Götterdämmerung, ma mai rappresentato nel libretto del Ring; poi la scena si svuota per diventare un campo di battaglia cosparso di armi abbandonate e circondato da una linea di fuoco. Ritorna quindi la tradizione; ma merito generale di Carsen è aver proposto un percorso di crescita del suo protagonista: nel I atto è ancora un adolescente disadattato, che gioca con gli animali di peluche di cui la scena è disseminata (Mime ne estrae uno anche dal forno della cucina da campo), nel II diventa uomo compiaciuto della sua forza, nel III scopre l’amore e la sessualità. Un divenire elementare, la cui realizzazione non dispiace però al sofisticato Carsen; del resto, a manifestare la complessità di quel che nel mondo e nell’esistenza può apparire semplice provvede sempre la musica di Wagner.
Michele Curnis | Barcelona, 17 marzo 2015
A production by Robert Carsen (2015, Köln 2000)
This recording is part of a complete Ring.