Die Walküre

Ingo Metzmacher
Orchestre de la Suisse Romande
Date/Location
16 November 2013
Grand Théâtre Genève
Recording Type
  live   studio
  live compilation   live and studio
Cast
Siegmund Will Hartmann
Hunding Günther Groissböck
Wotan Tom Fox
Sieglinde Michaela Kaune
Brünnhilde Petra Lang
Fricka Elena Zhidkova
Helmwige Rena Harms
Gerhilde Katja Levin
Ortlinde Marion Ammann
Waltraute Lucie Roche
Siegrune Stéphanie Lauricella
Grimgerde Suzanne Hendrix
Schwertleite Ahlima Mhamdi
Roßweiße Laura Nykänen
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Reviews
bachtrack.com

La Walkyrie conquiert Genève

Le Grand Théâtre de Genève et l’Orchestre de la Suisse-Romande se mesurent depuis un an à l’ambitieux Ring de Richard Wagner. Le projet se conclut cette semaine par l’exécution intégrale de l’oeuvre en quatre soirées. Si, de par la fougue qui l’anime et son intrigue ramassée, La Walkyrie est réputé l’opéra le plus accessible du cycle, tenir le spectateur en haleine sur près de quatre heures de musique reste un véritable défi que cette production a brillamment relevé.

Signalons tout d’abord une distribution homogène et très bien pensée. Les chanteuses qui incarnaient les trois personnages féminins principaux possédaient des voix en parfaite adéquation avec leur rôle respectif. Pour Sieglinde l’humaine, esclave de son mari puis victime du courroux des Dieux pour avoir fui avec son amant, Michaela Kaune donnait à entendre un chant étonnamment doux et intime pour un contexte wagnérien, faisant bien passer la détresse et la fragilité de son personnage. Elena Zhidkova, dont la voix ample planait au dessus de l’orchestre sans jamais forcer, imposait magnifiquement une Déesse Fricka rusée et volontaire – sa prestation fut très applaudie. Enfin, le chant très timbré et un peu métallique de Petra Lang faisait parfaitement écho à son personnage de vierge guerrière ; et, lorsqu’au dernier acte, perdue par son affection pour le couple d’amants maudits, la Walkyrie Brünnhilde s’est résignée au châtiment divin, sa métamorphose physique et vocale a été remarquable de vérité.

Les hommes n’étaient pas en reste : Günther Groissböck était arrogant et cabotin à souhait pour incarner le chef des brigands Hunding, Will Hartmann alliait à sa voix sûre un jeu d’acteur impressionnant, proposant un Siegmund très humain et attachant. Quant au Wotan de Tom Fox, son charisme et sa belle voix très résonnante firent merveille. S’il fallait émettre une réserve, peut-être était-il le chanteur qui articulait le moins nettement, mais il serait injuste de le pointer du doigt tant sa prestation rencontra de succès. Le choeur féminin des Walkyries, convaincant, achevait de donner sa cohérence à cette distribution de grande qualité.

La mise en scène se caractérisait par sa sobriété. Pas de grands effets ou de décors fastueux mais une recherche de simplicité, du strict minimum nécessaire à la compréhension, presque une épure : au premier acte, un seul tronc d’arbre pour symboliser une forêt et quelques panneaux mobiles pour figurer les murs de la cabane de Hunding ; par la suite une modeste marionnette actionnée par deux techniciens vêtus de noir pour le cheval de Brünnhilde ou encore un rideau peint couleur flamme montant lentement autour de la scène pour évoquer le feu entourant la Walkyrie inanimée à la fin de l’opéra. Tout ceci aurait pu paraître faible et inapproprié pour accompagner une partition si riche, mais cela produisait au contraire une impression de modestie et de maîtrise. Il y avait une grande cohérence dans les couleurs des décors, toujours très sombres, dans leurs formes, anguleuses et accidentées, et une belle réflexion sur l’espace de jeu. Le plateau du Grand Théâtre était utilisé dans toute sa profondeur : le metteur en scène n’hésitait pas à faire se mouvoir les protagonistes dans toute son étendue et à les faire chanter de très loin, ce qui présentait un risque vocal certain mais créait en contrepartie une grande intimité lorsque l’action se déroulait au plus près des spectateurs. On s’interrogera sur un élément : l’emploi de grands miroirs comme dalles de sol, soulevés au passage de Wotan pour l’entourer lors de son monologue au cours du deuxième acte. L’effet psychologique était saisissant : le Maître des Dieux était alors en pleine introspection et de plus en plus abattu, le sol qui se dérobait sous ses pieds et le renvoi de sa propre image dans toutes les directions renforçaient encore cette impression. Cependant, lorsque les miroirs étaient lentement relevés, ils prenaient au passage la lumière des projecteurs de la salle et aveuglaient assez douloureusement le public pour un temps. Etait-ce vraiment voulu et contrôlé, comme pour faire participer le public à la souffrance de Wotan, ou était-ce un simple problème technique non résolu?

La direction d’acteurs était quant à elle impressionnante, tenue de bout en bout, les changements psychologiques des personnages très travaillés. Peut-être lors du premier acte Siegmund et Sieglinde ont-ils fait un peu trop de mouvements et petits déplacements superflus, renforçant inutilement leur agitation intérieure. Par ailleurs, difficile de savoir pourquoi Siegmund regardait Sieglinde alors qu’il baptisait son épée “Nothung”… cela occasionna une légère confusion sur les noms de chacun, alors que la thématique du changement de nom et de leur signification est importante au cours du premier acte. Mais sur quatre heures de spectacle, tout cela est bien peu de choses.

Enfin, un mot sur l’orchestre. Le chef Ingo Metzmacher s’adapta remarquablement à la nature des voix qu’il accompagnait. Pour Sieglinde, l’orchestre évolua dans des nuances très douces et transparentes, se réserva aussi pour Siegmund mais sut prendre de l’ampleur pour Wotan et Fricka qui possédaient un plus grand volume de voix. Dans l’ensemble, cette version de La Walkyrie était loin d’être tonitruante, mais ce qui fut perdu en force fut gagné en subtilité. Les ouvertures des actes et les fréquents intermèdes instrumentaux entre les épisodes chantés furent tout-à-fait réussis et l’orchestre reçut des acclamations méritées.

En somme, un spectacle magnifique et sans faille.

Johann Vacher | 23 Mai 2014

anaclase.com

La programmation 2012-2013 a proposé tant d’opéras de Wagner dans le monde que nous en oublierions presque le nouveau Ring en cours au Grand Théâtre de Genève. Débuté l’hiver dernier par Das Rheingold [lire notre chronique du 9 mars 2013], il s’achève en journées séparées cette saison-ci pour conclure par deux cycles complets en mai prochain. Pour réussir son pari, le directeur Tobias Richter s’est entouré d’une distribution qu’il connaît bien puisqu’elle est presque intégralement issue des maisons allemandes, de Düsseldorf et ses environs (où il officiait auparavant) ; c’est donc ailleurs qu’il faut chercher la nouveauté : chez le prometteur Ingo Metzmacher.

Pour cette dernière des quatre représentations de Die Walküre en novembre, le chef est déjà en fosse plus de quinze minutes avant le début du Vorspiel et y reste pendant le premier entracte, faisant répéter jusqu’au bout un Orchestre de la Suisse Romande honnête mais que l’œuvre met en difficulté. La fosse reste en effet toujours voluptueuse sans jamais pouvoir proposer plus, tant la force lui manque, malgré plus de soixante-dix musiciens, soit largement l’effectif minimum imposé par Wagner. Les couleurs des pupitres ne sont pas très caractéristiques, mais rien ne pèche réellement, à part les cors, souvent sollicités. Au deuxième acte surviennent des complications et toute sa seconde moitié montre la fatigue des musiciens, alors que le chef reste dans une parfaite concentration. Il réussit par la suite à sublimer les principaux leitmotivs de l’Acte III, dont celui de l’amour, qu’on entend une seule fois pendant le duo entre Brünnhilde et Wotan. Comme pour Rheingold, Ingo Metzmacher adopte une lecture chambriste ; il reste à un niveau sonore relativement faible dans tout le premier acte et ne propose que rarement de véritables instants de force. Cette approche vraiment fine déclencherait plus de passion si elle ne manquait quelque peu d’ampleur et de force narrative.

Relativement similaire à celui du prologue, le cast révèle toujours l’impeccable Fricka d’Elena Zhidkova, l’une des valeurs les plus sûres de la scène wagnérienne actuelle. Michaela Kaune tient très honorablement la partie de Sieglinde, même si elle n’a pas tout à fait la voix du rôle et joue entre deux tessitures. Will Hartmann est un Siegmund très correct, mais ne possède aucune couleur de Heldentenor et manque de vaillance face au puissant Hunding de Günther Groissböck [lire notre entretien]. Plus à l’aise en Kundry qu’en Brünnhilde, Petra Lang persuade grâce à son engagement et à un chant maîtrisé, moins forcé qu’à l’accoutumé : elle s’unit parfaitement aux belles voix des Walkyries, parfaitement homogènes tant par le jeu que par le chant. Enfin, Tom Fox domine mieux son Wotan que dans Rheingold ; il manque certes de graves, de souffle, et d’un allemand compréhensible, mais porte jusqu’au bout sa partie et tient le public attentif pendant tout le monologue du II, malgré une mise en scène insipide.

Car si cette Walküre n’est guère intéressante, c’est surtout à cause de la proposition scénique. Alors que nous attendons toujours la reprise de la magnifique production strasbourgeoise de McVicar [lire notre chronique du 2 mai 2008], Genève a décidé comme Paris de faire cavalier seul, confiant la création au vétéran Dieter Dorn – il réalisa Ariadne auf Naxos à Salzburg en 1979 – et les décors à Jürgen Rose. Tout se passe dans des tons gris-noirs, le déplacement à vue des éléments de décor (panneaux, miroirs, rocher de Brünnhilde, marionnette du cheval Grane) est effectué par des accessoiristes visibles. Aucune autre proposition, si ce n’est que chaque acte commence par les Nornes roulant leur pelote comme symbole de continuité narrative. Signé Tobias Löffler, le travail des lumières est d’un meilleur niveau et parvient par moments à faire oublier des costumes sans intérêt, tout le monde chantant en jeans et bustes vêtus un peu à la manière des Indiens d’Amérique. Sans être novatrice, la dramaturgie d’Hans-Joachim Ruckhäberle est efficace et fait évoluer les personnages sans tomber dans les travers caricaturaux parfois liés à l’œuvre.

Die Walküre rassure en partie quant à la bonne tenue de ce Ring, même s’il faudra la confirmer avec Siegfried, malgré une distribution exempte de star (chef excepté).

vincent guillemin | 16 novembre 2013

resmusica.com

LE NOUVEAU RING DE GENÈVE : LE SUSPENSE RESTE ENTIER

Mars 2013 : Le Grand Théâtre de Genève initie une nouvelle production de la Tétralogie de Wagner confiée à l’Allemand Dieter Dorn. Jacques Schmitt a déjà loué dans nos pages un Prologue passionnant mais inégal. Mais combien d’Or du Rhin prometteurs ont été suivis de Walkyries effondrées !

Automne 2013 : Première journée décisive de la Tétralogie. Un sentiment équivalent à celui de notre confrère nous habite à l’issue d’une Walküre d’assez haut vol, néanmoins, et curieusement, aussi esthétisante que bricolée.

Esthétisme dès l’entrée dans la salle, avec, au ras du sol, un superbe liseré de néon rouge surmonté d’un arc fluorescent qui s’avérera être la lance de Wotan. Esthétisme avec l’ouverture en iris du rideau, complétant la bande de lumière initiale par trois autres. Ce procédé classieux serait-il la signature de Dieter Dorn ? Il servait déjà fort à propos son Fliegende Holländer bayreuthien de 1990 (qui avait eu le seul tort de succéder au choc historique de celui d’Harry Kupfer mais qui était, rappelons-le, celui, tout de même marquant, où la maison de Daland effectuait une mémorable rotation de 360°!)

Comme à Bayreuth, le superbe rectangle rouge ainsi formé sera, jusqu’à l’ultime accord, écrin pour les images proposées, et même providentiel rehausseur esthétique de moments plus prosaïques.

Cette Walküre reprend le procédé du théâtre vide initié dans Rheingold.

Dans de savants éclairages le plus souvent bleutés, la scène sera meublée, à l’acte I, de caissons manipulés à vue (clin d’œil au désormais classique Wotan tireur de ficelles chéraldien) pour évoquer l’intérieur de la maison de Hunding, lui donnant davantage des allures de chambrée que d’intérieur coquet.

Au II, un fatras de portes et de planches est jeté sur le plateau, composant un paysage de praticables dévasté, commode mais un peu bon marché avec des allures de déjà-vu. Même impression avec un rocher des Walkyries de tréteaux, lui aussi, insuffisamment poétique dans sa manipulation à vue et dont on se surprend déjà à penser qu’il est loin de produire le choc esthétique que l’on est en droit d’attendre dans ce tableau saisissant qu’est l’Acte III de Walküre (Ah! Chéreau/Peduzzià Bayreuth mais aussi Joyeux/Caille-Perret à Dijon au début de l’automne!)

Ajoutons des éléments peu convaincants dans la belle initiative que celle de vouloir ressusciter le bestiaire wagnérien judicieusement écarté par les frères Wagner dès 1951. Au contraire d’un McVicar dont la récente chevauchée strasbourgeoise avec ses torses humains montés sur des échasses métalliques étaient porteurs d’un fort pouvoir évocateur, ici on sourit avec indulgence aux apparitions d’un Grane minuscule, activé par d’ « invisibles » marionnettistes. Même circonspection à l’apparition des deux chevaux grandeur nature du III galopant tels des Monty Python de cour de récréation. Les corbeaux de Wotan sont de retour eux aussi mais autrement moins convaincants que ceux du récent Ring dijonnais.

Même si les béliers de Fricka (eux alla McVicar) sont plus réussis, cette tentative inaboutie dans sa réalisation aux allures de bricolage fait hiatus avec une ambiance générale extrêmement esthétisante et mémorable: la pelote du destin roulée par des Nornes en folie à chaque acte, le très beau lever de lune du printemps et les brouillards subtiles du I, la première scène du II avec un Wotan tout de bleu roi vêtu arrivant du fin fond du théâtre, l’enchantement du feu qui habille enfin totalement le plateau…

Le sommet de la production est incontestablement le moment qui fut longtemps le plus redouté mais qui, pour tous les amoureux de la partition est un must : le monologue de Wotan à l’acte II. Dieter Dorn prolonge la trouvaille de Chéreau qui faisait dialoguer le dieu avec l’image que lui renvoyait son miroir : ici, dans des éclairages nocturnes de début du Monde absolument sublimes, c’est une armée de miroir sortis lentement des profondeurs du plateau qui vont faire face à un Wotan fashion-victime démultiplié qui se déshabille peu à peu… Intense poésie scénique, vrai moment de théâtre, magiquement réalisé et qui force le moindre spectateur à une écoute religieuse de cet instant wagnérien essentiel, même si, à notre gré, le metteur en scène a le tort de faire apparaître in fine les manipulateurs, ce qui n’était pas nécessaire à la réalisation de ce magistral effet spécial. Au contraire des manipulateurs de Py à la fin du II de son Tristan historique naguère sur cette même scène, cela ne fait pas sens ici, même si ce prosaïsme scénique ne fait qu’enfoncer le clou de ce théâtre de tréteaux sur lequel Dieter Dorn semble vouloir installer son Ring.

L’autre point fort de ce spectacle est l’impeccable direction d’acteurs. Habillée des beaux costumes de Jurgen Rose, elle fait un sort à chaque phrase : on voit par exemple exactement à quel moment Siegmund commence à comprendre qu’il est chez son ennemi juré, et la progression de son récit est un suspense savamment dosé. Idem avec la reconnaissance des deux jumeaux, rarement aussi lisible qu’ici. Même impression avec le rôle-titre traité par Dorn autrement que tout d’un bloc. Sa Walkyrie est un personnage captivant et attachant, très à l’aise dans son corps. Son dieu perpétue la tradition bien tendance depuis Kupfer des Wotan-chefs de gang. Dieter Dorn est aidé dans son travail extrêmement précis par des chanteurs à la diction exemplaire : quand a-t’on entendu une Sieglinde aussi attentive aux consonnes que celle de Michaela Kaune ? Ainsi sa façon de littéralement déglutir le h aspiré du mot Hunding dit tout de la détestation de cette femme pour la brute qui est son mari. On croit vraiment tenir là une Sieglinde mémorable n’était hélas sa façon consécutive de gérer les aigus des moments paroxystiques de la fin du I. Son II apaise nos craintes. Et bien que les envolées extatiques du III la mette à nouveau en péril, sa prestation reste un moment fort de la soirée.

Son Siegmund est exemplaire à tous niveaux : la voix de Will Hartmann est celle du jeune Kollo, ni plus ni moins : tout ravit de ce chant sans effort qui rayonne juste ce qu’il faut. De plus l’allure physique en fait le plus beau Wälsung depuis Hoffmann. L’art de Chéreau revit une fois encore chez Dorn qui reproduit à l’identique certaines poses des jumeaux (dont la photo estampillée Bayreuth 77 est reproduite dans le programme.)

La Brünnhilde de Petra Lang est annoncée souffrante : Coquetterie ou grande exigence ? On rêve de ce que la chanteuse nous aurait offert en pleine forme ! Sa prestation physique, si engagée, pourrait servir de cache-misère : il n’en est rien. On chercherait presque en vain un aigu fatigué dans la précision de son engagement vocal!

On ne peut hélas en dire autant du Wotan de Tom Fox, incompréhensiblement atone dans certaines notes du médium des Adieux alors que l’aigu ne lui aura posé aucun problème avant (hormis une prise d’octave salutaire sur meine ew’ge trauer zu enden ….) L’impression que le chanteur donne alors d’être aux prises avec la gestion du souffle se répercute de façon dommageable sur un jeu un peu démissionnaire dans l’embrasement des sentiments du III où on le sent moins engagé que son insolente partenaire.

Mentionnons bien sûr le Hunding de Günther Groissböck, aussi diseur que sa Sieglinde, avec, en sus, sa bluffante réincarnation vocale d’un Gottlob Frick. Même emballement quant au mezzo énivré en tout point exemplaire de la Fricka autoritaire d’Elena Zhidkova. Il ne faudrait pas songer un instant discutailler avec une personne qui doute aussi peu.

Les huit amazones, jeunes néo-punks branchées, comme prêtes à aller ensuite « finir la soirée » en boîte, ont le privilège de la santé vocale d’une insolente jeunesse.

On aurait envie de rebaptiser « Orchestre de chambre de la Suisse Romande » ces musiciens qui, sous la baguette de Ingo Metzmacher, accompagnent le drame sans concours de décibels, avec discrétion même, et pas seulement au long du chambriste Acte I. On est même si surpris au surgissement de ce qui nous a semblé être la seule déferlante sonore (l’arrivée de Wotan au III) que l’on se demande si l’on n’a pas loué les services de la machine à tonnerre des studios Decca de la version Solti ! Ajoutons à cela l’option de tempi extrêmement rapides : 1H pour le I, c’est quasi-normal ; 1h25 pour le II, ça l’est déjà moins mais 1H et pas plus pour le III, c’est du jamais entendu ! Cette course vers « Das Ende », au bout du compte un pari assez captivant, est l’autre point emballant de la soirée.

Reste donc l’avenir…Ayant encore en mémoire les superbes images et surtout le parti-pris très original du Ring le plus récent, celui de Laurent Joyeux à Dijon (l’Or était le savoir, le Walhalla une bibliothèque, les Wälsung des poètes…), la question demeure donc à l’issue de cette belle Walkyrie : quand résonnera l’ultime Rédemption par l’amour, qu’aura raconté exactement le Ring de Dieter Dorn ? Réponse avec Siegfried en janvier et Götterdämmerung en avril. Pour l’heure : impatience. Le suspense reste entier.

Jean-Luc Clairet | 14 novembre 2013

Neue Zürcher Zeitung

Musikdrama im Kammerton

Weiter geht es mit dem «Ring des Nibelungen» in Genf. Und weiter mit dem kammermusikalischen Wagner. Nicht überall geht das spannende Konzept des Dirigenten Ingo Metzmacher auf.

Das Orchester zu laut, die Stimmen verdeckt, der Text unverständlich – so geht das alte Lied, das bei den Musikdramen Richard Wagners immer und immer wieder angestimmt werden darf. Das Problem von der Wurzel her anzugehen suchte das Lucerne Festival diesen Sommer: in einer konzertanten Wiedergabe von Wagners «Ring des Nibelungen», bei der sich das Instrumentale und das Vokale auf Augenhöhe begegneten. Unter der feurigen Leitung von Jonathan Nott durften die Bamberger Symphoniker im Konzertsaal des Luzerner KKL die Farbenpracht der Partitur in voller Kraft herausstellen, während die Sängerinnen und Sänger vor dem Orchester, hart an der Rampe agierten und dort nicht die geringste Mühe zeigten, sich zur Geltung zu bringen – das Hörerlebnis stellte Proportionen her, die einiges auslösten in der Wahrnehmung und nicht so rasch vergessen gehen. Ingo Metzmacher dagegen, er nähert sich dem Problem von genau der gegenteiligen Richtung her.

Sänger als Schauspieler

Während Nott die Musik Wagners herrlich schwelgerisch, sozusagen im Geiste Elgars ausbreitete, geht Metzmacher beim neuen «Ring» im Genfer Grand Théâtre von einem geradezu puristischen, dem Geist der Moderne verpflichteten Ansatz aus. Kammermusik heisst das Zauberwort. Das verwundert nicht, hat Metzmacher doch seine Lehrjahre an der Frankfurter Oper verbracht, als dort in einer legendären Ära der 1980er Jahre der Dirigent Michael Gielen und der Dramaturg Kaus Zehelein das Sagen hatten – unvergessen der «Ring», den Gielen zusammen mit Ruth Berghaus geschmiedet hat. Nicht dass Metzmacher einfach die Ideen Gielens weiterführte, er hat durchaus seine eigene Sprache. Aber vieles von dem, was damals als Sensation wahrgenommen wurde, findet sich wieder – etwa das kräftige Ansetzen und sogleich wieder rasche Zurücknehmen des Orchesters, das den Sängern ihren Raum lässt.

Noch leiser als möglich klingt das Orchestre de la Suisse Romande – und dabei an vielen Stellen ausgesprochen klangschön und farbenreich, besonders dort, wo die Holzbläser heraustreten. Anfangs mögen Fluss und Saft fehlen, doch wer sein Ohr dem kammermusikalischen Ton öffnet, kann Wagners Musik neu entdecken. Ganz und gar lyrisch hebt der erste Aufzug der «Walküre» an. Will Hartmann, das reine Gegenteil von Peter Hofmann seinerzeit, ist ein scheuer, verletzlicher Siegmund, der nicht zu wissen scheint, wie ihm geschieht. Auch Michaela Kaune (Sieglinde) gibt sich fast als Liedsängerin, sie artikuliert sehr prononciert und lässt den Stabreim als konstituierendes Element der Sprache Wagners ungeschmälert wirksam werden. Jedes Wort ist da zu verstehen, die Stimmen fügen sich grossartig in das klare, leuchtende Geäst der Motive ein. Der Emphase des Ausbruchs an befreiender Liebe tut die leise Art, in der das geschieht, keinen Abbruch, im Gegenteil.

Das gilt umso mehr, als hier zu sehen ist, dass die Inszenierung von Dieter Dorn sehr wohl ihre Meriten hat. Wenn der Regisseur mit Darstellern in Kontakt treten und mit ihnen etwas erarbeiten kann, geht das Konzept auf. Spannend zu verfolgen, wie Sieglinde vom ersten Blickwechsel mit Siegmund an zu wissen scheint, wer hier ihre von Zwang und Furcht geprägte Behausung betreten hat, während Siegmund erst aus einer Art Betäubung erwachen muss. Was mehr als verständlich ist, denn der Hunding, den Günther Groissböck vorstellt, ist ein schauriger Gesell. Zum Fürchten, wie er seine riesigen Pranken reckt, wie er mit einem einzigen Blick seine ihm zwangsverheiratete Frau zusammenzucken lässt, wie er lauernd die Worte verfolgt, die Siegmund an Sieglinde richtet. Grossartig auch die Schwärze der Stimme – und die Kunst, damit umzugehen. Während das Orchester das Hunding-Motiv endlich einmal in plausibler Setzung von starker und schwacher Silbe gibt.

Doch hélas, bald hat es sein Ende. Nicht mit der orchestralen Kultur. Aber zum Beispiel mit dem vokalen Glück. Tom Fox ist ein gewiss verdienter Wotan, aber stimmlich in einer bedauerlichen Verfassung; sein Piano gleicht einem Räuspern, und so vermag er auch überhaupt nicht auf das Konzept Ingo Metzmachers einzugehen. Ähnliches gilt für die Fricka von Elena Zhidkova, die ihren glänzenden Sopran zwar üppig strömen lässt, doch weder aus der Sprache heraus operiert noch den Tonfall des Orchesters aufnimmt – ein ganz und gar konventioneller Auftritt ist das. Auch der Regisseur scheint immer wieder die Waffen zu strecken und das Feld dem Ausstatter Jürgen Rose zu überlassen, der mit weit offener, schwarzer Bühne und netten Mätzchen wie den hoppelnden Menschenpferden oder dem niedlichen, von Susanne Forster und Stefan Fichert als Stabpuppe angefertigten Ross Grane arbeitet. Da hängt die Produktion immer wieder fürchterlich durch.

Wenn ein Gesicht erzählt

Ausser es ist Petra Lang auf der Bühne: die Sängerin, die schon in Luzern (teilweise) als Brünnhilde zu erleben war. Auf dem Höhepunkt der tragischen Verwicklung, beim Abschied Wotans von seiner Lieblingstochter am Ende der «Walküre», lässt Dieter Dorn, der Menschenkenner, die Sängerin ganz vorn an der Rampe singen. So kann man nicht nur hören, wie haargenau sie auf die Wellen des Orchesters reagiert, sondern auch ihr Gesicht sehen. Es erzählt die Geschichte in seiner eigenen Weise. In solcher Art, als Menschentheater im Kammerton, findet Wagners Musikdrama vielleicht nicht seine, aber doch eine gültige Verwirklichung.

Peter Hagmann | 8.11.2013

Die Welt

Hier hat Wotan nicht den Hauch einer Chance

Wotan hat nun wirklich keine guten Karten, aber er hätte gewarnt sein müssen. Seine Frau Fricka betritt zu Beginn des zweiten „Walküre“-Aktes nicht einfach die Bühne – sie lässt sich auf einer Art Tischplatte von Dienern hereintragen und hat eine Peitsche in der Hand. Wie dominant sie veranlagt ist, zeigt auch ihre Körpersprache, ihre Positionierung auf der Genfer Opernbühne: Fast immer ein Stück über Wotan. immer mit dem Ausdruck größten Machtwillens in Gesicht und Stimme. Gegen diese Fricka hat Wotan keine Chance.

Dieter Dorn, der Regisseur des Genfer „Rings“, hat es mit Fleiß darauf angelegt, ein Kammerspiel zu inszenieren, in dem es weniger auf spektakuläre Aktionen oder staunenerregende Bühnenbild-Wirkungen ankommt, sondern auf die kleinen, aber vielsagenden Gesten und Bewegungen: Der Kuss, den Hunding Sieglinde abtrotzt und der etwas von Vergewaltigung hat, der Trank, den der erschöpfte Siegmund von Sieglinde bekommt und der durch die Blicke der beiden zum Liebestrank wird.

Dieses Kammerspiel-Konzept passt ganz ausgezeichnet zur „Ring“-Auffassung von Ingo Metzmacher am Pult des Orchestre de la Suisse Romande. Dem Kammerspiel entspricht die Kammermusik. So viele Piano-Schattierungen gibt es in Wagners Tetralogie selten zu hören. Das hat zwei Konsequenzen: Die enorme Transparenz des Klangbilds ermöglicht es, Details zu hören, die man bis dato allenfalls aus den Noten kannte, außerdem hat Metzmachers kammermusikalisch-zurückhaltendes Klangideal eine Textverständlichkeit zur Folge, nach der man gleichfalls ziemlich lange suchen muss. Im ersten Akt zumal war wirklich nahezu jedes Wort zu verstehen – der Text-Fanatiker Wagner hätte an der Genfer Aufführung seine helle Freude gehabt. An diesem Eindruck hatte auch die vorbildliche Artikulation von Michaela Kaune als devotes Heimchen Sieglinde und Will Hartmann als antiheldischer Siegmund wesentlichen Anteil; so dezent, so beiläufig, auch so rasch hört man die „Winterstürme“ nicht alle Tage.

Immerhin stürzt sich Siegmund mit gezogenem Schwert in den inzestuösen Zeugungsakt; einer der gar nicht so seltenen Schmunzelmomente dieser Inszenierung. Der vokale Höhepunkt des Abends aber war der Hunding von Günther Groissböck: Ausdrucksstärke, gepaart mit Stimmschönheit und großer darstellerischer Kraft. Schade, dass er den zweiten Akt nicht überlebt.

Zu den Aktivposten der Aufführung zählte Petra Lang als Brünnhilde, obwohl sie sich indispositionshalber entschuldigen ließ. Sie hatte mit Spitzentönen zwar manchmal Mühe, aber eine Entschuldigung hätten andere mindestens so nötig gehabt. Zum Beispiel Tom Fox als Wotan, er hatte im letzten Akt zunehmend Probleme, seine Stimme ordentlich in den Griff zu bekommen.

Dabei hatte Dieter Dorn auf Wotans Charakterzeichnung besondere Sorgfalt verwendet; da ist seine Unterlegenheit gegenüber Fricka und deren Kompensation durch besonders forsches Auftreten gegenüber den Walküren. Und da ist die schöne Idee, Wotan in Spiegeln sich selbst begegnen zu lassen und ihm dadurch zu helfen, in dieser Selbstbegegnung seine Ohnmacht zu erkennen. Spiegel, also Selbsterkenntnis, sind für Dorn ohnehin ein wichtiges Requisit, sie umstehen auch in größerer Anzahl am Ende die schlafende Brünnhilde. Warum allerdings Brünnhilde, wenn sie mit Sieglinde bei ihren Walküren-Schwestern ankommt, durch die Lüfte schweben muss, warum Brünnhildes Pferd Grane auf Spielzeuggröße geschrumpft und dann eigens von zwei Puppenspielern bewegt werden muss, das sind Fragen, die wohl nur Dieter Dorn beantworten kann. Eine kluge und sonst fast immer schlüssige Inszenierung kann durch solche Mätzchen nur verlieren.

Stephan Hoffmann | 21.11.2013

Seenandheard-International.com

Of course it would have been useful to have seen Das Rheingold last season but I now join Dieter Dorn and Jürgen Rose’s new Der Ring des Nibelungen for Geneva on the first day for Die Walküre. Obviously I suspect the occasionally appearing Norns rolling their giant ball made up of the rope of fate, as well as, the two human ‘ravens’ with their prominent beaks might have made a first appearance then – but I can only ponder this. I suspect what undoubtedly would have been obvious then would have been that we are to be presented with some very straightforward story-telling eschewed of any head-scratching symbolism. It is as if the director, Dieter Dorn, and his equally veteran designer, Jürgen Rose (probably only having been given a modest budget) have decided that Wagner’s Ring – as the first realisation of his Gesamtkunstwerk, an ideal mix of text, music and dance – needs little interpretation. Leave that to Bayreuth! In this opera we might hope for swords, spears, helmets, breastplates, shields and horses but rarely see them – here they are unashamedly present.

It is a resolutely bare and open stage that creates its own problems for the singers that I will discuss later. There is very little scenery of any note, and with all due respect to Dorn and Rose however compelling their narrative approach is, what we see rarely rises above the level of what I would describe as a semi-staging. There is no attempt to hide the artifice of the theatrical presentation and there is an element of a work-in-progress – as perhaps the opera was in Wagner’s musical reforms from Das Rheingold through to Götterdämmerung and beyond to Parsifal. It is performed mostly on what looks like demountable rehearsal staging with a few extras like a tree with Nothung visible in it and a full moon for Siegmund’s Winterstürme in Act I; five human ‘rams’ to accompany Fricka, Brünnhilde’s horse, Grane, as a marionette with two visible puppeteers in Act II; another single tree trunk, extras employed as multi-legged ‘horses’ galumphing around for the ‘Ride of the Valkyries’ and a stage-deep curtain of fire in Act III. The most original element occurred in Act II during Wotan’s long narration when about eight mirrored panels are made to surrounded him to ‘reflect’ that there is no escape from the hole he has dug for himself and this was reminiscent of the climactic shootout in the amusement park from Orson Welles’ film The Lady from Shanghai.

Indeed Heinz Wanitschek’s well-drilled black-clad supernumeraries (numbering over 30, it seems), as well as the puppetry, brought an element of Japanese Noh theatre to the proceedings. In that form of drama the emphasis is less on the action we see than on a simile or metaphor made visual. Because those who are watching know the story’s plot very well, they can appreciate the symbols and subtle allusions to it brought out in the words and movements. Any Wagner audience should be similarly well educated I would hope! The first time I saw this approach was with Alan Privett’s recent Ring for Longborough Festival Opera in the British Cotswolds – though that was a much smaller scale affair. As there, the sleeping Brünnhilde is laid on a catafalque and here her beaded breastplate was put on her. At this point I was thinking that there was an element of an Egyptian queen being laid to rest, especially as the mirrors appeared again to enhance the flickering flames effects, as well as create the appearance of a small pyramid over her. The skeletal look of the shaven-headed Tom Fox in his flowing robes and with a staff in his hand also made him look like a priest of Ancient Egypt; yet again the masks for all the Valkyries brought us back to Japan – and only time will tell what Dorn and Rose’s major influences are.

In terms of Personenregie it was everything one would expect from someone as experienced as Dieter Dorn. Siegmund and Sieglinde were a credible pair of twins who become attracted to one another as a means of escape from their current travails; Hunding was a blatant bully; Fricka is totally insistent that she is right and her husband with one wandering eye is wrong. Wotan himself is given a certain nobility but is typically distraught by circumstances that spiral out of his control. Nevertheless, at the end he clearly displays his paternal feeling for his impetuous, wilful young daughter Brünnhilde – a free-sprit if ever there was one.

When I walked across the side of the stage after the performance I appreciated what a vast space it was; indeed the size of the auditorium reminded me of the London Coliseum and clearly many of the experienced singers were hampered by that open stage and a seemingly unforgiving acoustic. Musically nothing much happens unfortunately until Act II because however lyrically it seems the conductor Ingo Metzmacher wants his Ring to be sung, for the pivotal – and passionate – Act I encounter between Siegmund and Sieglinde, Will Hartman and Michaela Kaune were a great disappointment. He looked as if he wanted to be somewhere else and sang like the Tamino he is and she looked and sounded like the Ellen Orford which is another of her roles. Neither had the intensity to bring their characters to life and their lack of vocal heft meant that Metzmacher’s musical accompaniment at this point had no excitement, was very low-key and, although nuanced, had a strange chamber-music quality to it.

Günther Groissböck is a fine singer – his Hermann in Tannhäuser at Bayreuth is quite outstanding – however he is not as forthright or commanding as most Hundings and perhaps his reticence was due to the level of the performances around him. Matters improved as soon as Act II began; Metzmacher unleashed his previous shackles and let his refined Orchestre de la Suisse Romande loose and the music sounded less like Weber and more like Wagner. Elena Zhidkova’s nagging Fricka and Tom Fox’s grizzled Wotan brought some authority to the singing that was previously lacking and even Hartman and Kaune improved when they reappeared. All had clearly worked out that if you come to the front of the stage and sing out there is an opportunity to create some volume and voices could carry over a now much more rampant orchestra. Zhidkova and Fox were very compelling in their great Act II confrontation and are clearly potent singing actors. Sadly there was a degree of gravel in Fox’s voice by the time he got to bid his daughter farewell in Act III and I hope he survives the further three performances. Nevertheless he vocally regrouped using his considerable experience to summon, with suitably stentorian tones, the conflagration that brings the opera to its majestic conclusion. The eight Valkyries were a fine ensemble and rushed about enthusiastically.

This developing Ring features Petra Lang as Brünnhilde and she will be one of the best reasons why next May’s complete cycles will be very special occasions indeed as they will be her first on stage. She has benefitted from the vocal security her distinguished career has already given her and brings a wonderful technique to singing the role of Brünnhilde. There is never a doubt that from her vibrant ‘Hojotohos’, the concerned Todesverkündigung (Announcement of Death) to her plaintive, quietly reflective ‘War es so schmählich?’ (Was it so shameful?) that this was a singer no longer trying out the part to see if it fits, but announcing herself as one of the leading Brünnhildes of her generation. Petra Lang’s soprano retains a rich mezzo chest quality but now has the exciting laser bright top notes she is becoming – and very rightly – especially famous for, witness her stunning Ortrud at Bayreuth. Dramatically is a wonderfully recognisable, sullen and pouty headstrong teenager when she first enters and a defiant and a more mature, manipulative figure at the end – I for one cannot wait to see how her character particularly develops in Siegfried in January and Götterdämmerung in April in Geneva.

Jim Pritchard | 7.11.2013

Rating
(5/10)
User Rating
(3/5)
Media Type/Label
Technical Specifications
320 kbit/s CBR, 44.1kHz, 466 MByte (MP3)
Remarks
Broadcast
A production by Dieter Dorn (2013)
This recording is part of a complete Ring cycle.