Die Walküre

Friedrich Pleyer
Orchestre de l’Opéra de Marseille
Date/Location
23 May 2007
Opéra de Marseille
Recording Type
  live   studio
  live compilation   live and studio
Cast
Siegmund Torsten Kerl
Hunding Artur Korn
Wotan Albert Dohmen
Sieglinde Gabriele Fontana
Brünnhilde Janice Baird
Fricka Sally Burgess
Helmwige Mihaela Komocar
Gerhilde Jialin-Marie Zhang
Ortlinde Sandrine Eyglier
Waltraute Anne Salvan
Siegrunde Elena Gabouri
Grimgerde Lucie Roche
Schwertleite Valérie Marestin
Roßweiße Svetlana Lifar
Gallery
Reviews
Financial Times

In just over six weeks, the Aix festival, 20 minutes’ drive from Marseilles, will be staging its own Walküre with the prestigious Berlin Philharmonic in the pit. It was hard not to reflect on this as the house orchestra in Marseilles, even much improved over recent years, floundered in a score beyond its reach. After all, the orchestra in Wagner’s music dramas is the main role. Outside Paris, only Toulouse and Lyons can feel comfortable with Wagner and Richard Strauss, but Marseilles is France’s second city and deserves better. Miraculously, between the squeaks and the cracked notes, it was still possible to enjoy Friedrich Pleyer’s solid Kapellmeister conducting when it all came together. Marseilles puts up with its orchestra because of its meridional focus on voices. It has been well served with stars in the past by intendants with fat address books and Reneé Auphan, currently in charge, proves it once again with this Walküre. Gabriele Fontana’s heart-rending Sieglinde and Sally Burgess’s shrewish Fricka are vocally beyond their best but both prove the power of fine acting in live opera. Janice Baird’s glamorous but icy Brünnhilde is a more controversial choice. She cuts a fine figure in the strapless, cleavage-enhancing bodices which all the Valkyries wear but too often sacrifices acting by manoeuvring for the best position to unleash a shattering soprano broadside. Auphan really strikes gold with Torsten Kerl’s first Siegmund and Albert Dohmen’s stupendous, world-beating Wotan. Kerl sings with ringing tone and still makes his music into an exquisite art song. Dohmen’s armour-plated voice naturally oozes authority but digs deep into Wotan’s vulnerability, and articulates stage whispers that ping to the back of the stalls. He effortlessly upstages Charles Roubaud’s lucid staging, more a mise en espace that sometimes looks like the poor man’s Robert Wilson – but with movement. After a cheap and nasty first act, Gilles Papain’s over-polite video projections settle down to good French taste with a mineral accent. You won’t remember them in few months’ time – but you won’t ever forget Dohmen. And he won’t be singing Wotan in Aix.

Francis Carlin | May 23, 2007

forumopera.com

Ni dieu ni homme

Née des légendes germaniques et scandinaves, la tétralogie wagnérienne dérive tout autant du théâtre grec de l’antiquité. C’est particulièrement sensible dans La Walkyrie, où les actes passés de Wotan ont pour conséquences tragiques la mort de son fils et la déchéance de sa fille préférée. A cet égard, la production présentée à l’Opéra de Marseille en clôture de saison met le spectateur en prise directe avec le drame, qui n’est soumis à aucun mauvais traitement, et les thèmes du bonheur, de l’amour, de la responsabilité et de la liberté qui tissent les émotions des personnages nous sont accessibles dans une immédiateté bouleversante.

Ce résultat est atteint d’abord grâce à la réalisation scénique. Auteur d’une Walkyrie somptueuse et spectaculaire en 1996, Charles Roubaud allait-il se renouveler ? Faisant de nécessité vertu, avec un budget très inférieur, le metteur en scène marseillais réussit l’exploit non de faire aussi bien mais de faire mieux. Foin d’accessoires, d’épées, de lance, de chêne ou de chevaux. Venus des cintres ou des coulisses, des panneaux de tailles et de formes différentes composent la hutte de Hunding ou la plateforme où se réunissent les Walkyries. Ces éléments qu’un geste de Wotan suffit à modifier sont colorés et/ou animés par des projections vidéo qui révèlent la structure en coupe de l’arbre absent ou des coquillages fossiles évoquant les âges anciens, le monde souterrain, ou encore une paroi rocheuse aussi tourmentée que les personnages. Sur le plateau nu, à l’exception au troisième acte de l’estrade-tertre où Brünnhilde reposera, rien ne distrait des échanges et ainsi, paradoxalement, naît une impression d’intimité qui en exalte l’intensité.

Evidemment la réussite tient aussi aux chanteurs, dont les qualités vocales vont de pair avec l’engagement dramatique. Ils font vivre les personnages en situation : émouvants jumeaux, jouets malgré eux par l’histoire et les trahisons de leur père ; Hundig entier ; Fricka rigide et amère ; Wotan contradictoire et sur la pente de la défaite ; Brünnhilde enthousiaste et désespérée. Première en scène, Gabriele Fontana est une Sieglinde touchante et juste ; hormis quelques tensions dans le duo du premier acte, la voix semble avoir retrouvé sa plénitude et la musicalité est toujours au rendez-vous. Qualité partagée avec le ténor Torsten Kerl, véritablement exemplaire de tenue, de vaillance (l’appel au Wälse) et d’élégance, un grand Siegmund. De même, excellente prestation d’Artur Korn, Hunding lui aussi musical et plein d’autorité, à la belle voix de basse chantante.

La Fricka de Sally Burgess est sanglée dans une robe de satin impeccablement coupée qui traduit déjà la rigidité de ses principes, mais dont les reflets expriment peut-être aussi la diaprure des sentiments à l’égard de Wotan. Son chant est net et clair, peut-être un peu trop, mais le personnage n’est pas la virago conventionnelle. Albert Dohmen maîtrise dans son interprétation toutes les facettes de ce dieu tellement humain ; il est ce héros tragique rejoint par son passé et perdant du coup la maîtrise de l’avenir. Vocalement sans la moindre faiblesse, son Wotan émeut et subjugue. Quant à sa fille préférée, l’entrée de Janice Baird nous fit trembler : où était la Walkyrie glorieuse entendue naguère dans Le Crépuscule des Dieux ? Après un temps d’échauffement, nous avons eu droit à un troisième acte splendide d’assurance et de maîtrise vocale. On sait en outre que la cantatrice est agréable à regarder et cela ne gâte rien. On peut cependant regretter le bustier et la coiffure, qui, plus encore que pour ses sœurs, la font ressembler à un clone de Kim Basinger.

Et l’orchestre ? Chez Wagner, il n’est pas un simple accompagnateur mais un personnage essentiel, qui détermine tous les autres. Au lendemain de la première, les comptes rendus fustigeaient les musiciens de l’Opéra de Marseille. Cela les a-t-il stimulés ? En tout cas aucune des catastrophes annoncées ne s’est produite, et si parfois manquaient la vibration et les raffinements requis par l’écriture exigeante, la prestation de ce dimanche a semblé marquée par le désir de faire au mieux, tant pour les cordes que pour les vents. La direction experte de Friederich Pleyer a su en tout cas brider les volumes et jamais la fosse n’a mis en danger le plateau, ménagé jusqu’aux dernières mesures tandis que les flammes élevaient leur rempart autour de celle qui avait été la Walkyrie sous l’œil désolé de Wotan.

Le rideau tombé sur cette dernière image saisissante, d’interminables ovations et applaudissements scandés ont salué les interprètes, visiblement heureux, comme leur public.

Maurice Salles | Marseille, 20 mai 2007

ConcertoNet.com

Wotan en emporte le vent

Signée par un Charles Roubaud très en forme, cette nouvelle production du deuxième volet du Ring restera dans les mémoires. Résolument moderne, la scénographie colle formidablement bien à l’essence même de la tétralogie : l’amour rédempteur triomphe de l’argent, du sexe, et du pouvoir. L’intérêt de cette très belle mise en scène est qu’elle raconte de façon lisible une histoire totalement « abracadabrantesque », comme dirait qui vous savez. Les éclairages savants, les projection de vidéos que l’on doit à Gilles Papain (autrefois assistant de Jacques Karpo), les mouvements horizontaux et verticaux de certains pans du décor guident le spectateur dans sa compréhension de l’histoire, sans le traiter comme un ignare auquel il faut tout expliquer, ou un wagnérien averti. Plastiquement, c’est incontestablement très beau. Dramatiquement, c’est très efficace. Habituée de la scène Marseillaise, Katia Duflot signe, comme à l’accoutumée, des costumes d’une grande beauté.

Sur le plateau s’affrontent deux Titans de classe internationale. Le baryton-basse Albert Dohmen a chanté maintes fois le rôle de Wotan sur les plus grandes scènes du monde avec le succès que l’on sait. Les Marseillais le connaissent bien puisqu’il y interpréta Barbe Bleue et un inoubliable Hollandais en 2004. Son incarnation du Maître du Walhalla force l’admiration. La voix est ample, profonde, et toutes les facettes du rôle sont abordées avec un réel bonheur. Impétueux, déclanchant sur la scène un vent de folie, il sait aussi devenir poignant dans ses adieux à Brünnhilde. L’Américaine Janice Baird est une Brünnhilde de tout premier plan. Belle à voir, semblant s’approprier l’espace scénique, elle porte ce rôle harassant sans donner la moindre impression de fatigue. La voix est irréprochable, égale dans tous les registres, brillante.

Face à ce tandem décoiffant, un autre tandem de haut vol : la Sieglinde de Gabriele Fontana et le Siegmund de Torten Kerl. Le rôle de Hunding, court mais intense, est tenu avec art par l’Allemand Artur Korn et la Fricka de Sally Burgess, en gardienne des lois du mariage, est aussi du plus haut niveau. Quant aux Walkyries, elles ne sont pas en reste, avec toute fois une préférence pour la jeune Lucie Roche en Grimgerde.

C’est Patrick Davin, premier chef invité, qui devait présider aux destinées de la phalange marseillaise, mais c’est finalement Friedrich Pleyer que l’on retrouve à la tête d’un orchestre de l’Opéra flamboyant. En maître absolu de la pensée wagnérienne, l’Autrichien conduit ses musiciens dans les méandres savantissimes de cette musique qui donne tant de plaisir et dont il offre une lecture frémissante d’émotion et de profondeur solennelle.

Il est rarissime de sortir d’un spectacle d’opéra en se disant que tout, mais vraiment tout, était de la plus haute qualité. Ce fut le cas avec cette époustouflante Walkyrie qui fera date dans les mémoires, mettant ainsi un terme à une saison 2006/2007 particulièrement réussie.

La prochaine saison s’ouvrira en Septembre par une création mondiale Marius et Fanny de Vladimir Cosma sur un livret inspiré de Pagnol, avec Roberto Alagna et Angela Gheorghiu dans les rôles titres (vous avez bien lu), suivi de Madame Butterfly, du Barbier de Séville, de Jules César, du Bal masqué et de Manon.

Christian Dalzon | Marseille Opéra 20 mai 2007

der-neue-merker.at

Opéra de Marseille – DIE WALKÜRE am 25. Mai 2007

Die Generalintendantin der Opéra de Marseille, RENÉE AUPHAN, hatte schon länger eine Einzelaufführung von Richard Wagners „Walküre“ im Stagione-Betrieb an ihrem Hause geplant, und zwar unter der musikalischen Leitung von Armin Jordan. Leider verstarb Jordan bald nach dem Arbeitsbeginn an dem für Marseille durchaus ungewöhnlichen Projekt. Aber sie wollte unbedingt daran festhalten, gewann FRIEDRICH PLEYER als Dirigenten und stellte ein beachtliches Sängerteam zusammen mit JANICE BAIRD als Brünnhilde, ALBERT DOHMEN als Wotan, TORSTEN KERL in seinem Rollendebut als Siegmund und ARTUR KORN als Hunding. CHARLES ROUBAUD hatte die Regie übernommen und überraschte in den Hochzeiten des Wagnerschen Regietheaters mit einer verblüffend fantasievollen und ausdrucksstarken Inszenierung, die in hohem Masse von ebenso intelligenten wie sinnfälligen Lichteffekten (MARC DELAMÉZIÈRE) und Videorealisationen (GILLES PAPAIN) lebt.

Dazu passen die schlichten, aber umso wirkungsvolleren Bühnenbilder von MICHEL HAMON und die gut darauf abgestimmten Kostüme von KATIA DUFLOT. Das Regieteam erzählt das Stück bei ausgefeilter Personenführung mit symbolhaft thematisierender und idealisierender Lichtregie, die in vielen Bildern eine nahezu archetypische Atmosphäre schafft. So spielt der Beginn des 1. Aufzugs suggestiv auf der bildlich dargestellten Schnittstelle der Weltesche. Aus ihrem Zentrum blitzt Nothung als Lichtschwert auf. Im Dialog Wotans mit Fricka erscheint auf den Projektionsflächen symbolhaft ein mächtig dräuender Widderkopf. Wotans Speer wird rot an die Wand projiziert und senkt sich im Moment seines Nachgebens auf den Boden ab, sodass Wotans und Frickas rechter Arm im Lichtstrahl beim Eid blutrot aufleuchten. Grosse Momente erreicht die Inszenierung auch, als die ohnehin wie die sprichwörtliche „herrliche Maid“ aussehende und agierende Walküre von Janice Baird in der Todverkündigung erst in riesenhafter Video-Vergrößerung erscheint und dann immer kleiner werdend als reale Figur zu Siegmund tritt. Der Walkürenritt gewinnt mit schemenhaft in Videotechnik über die Bühne rasenden Pferden an optischer Dramatik. Und man erlebt einen Feuerzauber, der trotz seiner Intensität kein übertriebenes Pathos aufkommen lässt, aber in größter Harmonie zu Wagners Musik steht. Dieser gefühlvolle und wohldosierte Einsatz des Mediums Video zeigt einmal mehr seine zunehmende Relevanz in der Wagner-Dramaturgie und bietet eine echte Chance, den „Ring“ auch bei geringeren finanziellen Ressourcen an mittleren Häusern zu spielen.

Es ist unglaublich, welch emotionale Intensität und Empathie Janice Baird als Brünnhilde, blendend aussehend, bei weiterhin ebenso eindrucksvoller stimmlicher Qualität auf die Bühne bringt. Sie ist ein Musterbeispiel für authentische Sängerdarstellung und scheint diese Kunst ganz offenbar im Blut zu haben. Ihr Auftritts-Hojotoho mit bester Höhe und einem Minenspiel, das man kaum bei derzeitigen Rollenvertreterinnen erlebt, ist einzigartig und mitreißend. Leider stand ihr Albert Dohmen darstellerisch nicht auf Augenhöhe gegenüber. Aber dafür beeindruckte er mit einem kultivierten, das Sängerische betonenden Bassbariton, der über markige Tiefe, aber auch eine wohlklingende Höhe verfügt. Er war allerdings wegen einer bevorstehenden Bandscheiben-Operation in seinen Bewegungen eingeschränkt. Torsten Kerl konnte mit seinem Siegmund-Debut voll überzeugen. Er singt die Rolle mit schönem tenoralen Kern bei guter Diktion und Phrasierung, aber noch nicht sehr breiter Höhe, auch wenn er beeindruckende Wälsungenrufe lieferte. Eine dem Siegmund anstehende baritonale Grundfarbe schwingt in der Mittellage stets mit, gibt dem Sänger eine gute Tiefe und erhöht den Gesamtausdruck. GABRIELE FONTANA gibt die Sieglinde mit starkem emotionalem Applomb und einem eher lyrischen Stimmansatz. Sie kommt in den expressiven Momenten der Rolle etwas an ihre Grenzen, was sie jedoch weitgehend mit ihrer engagierten und einnehmenden Darstellung wettmachen kann. Artur Korn ist ein stimmstarker und gewaltbereiter Hunding, SALLY BURGESS leider nur das keifende Weib Wotans mit offenbaren stimmlichen Defiziten. Das Walküren-Oktett kann bis auf einige Ausnahmen überzeugen.

Friedrich Pleyer führt das ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE MARSEILLE sehr umsichtig und mit großer Erfahrung. Es ist angesichts der geringen Wagnerpraxis des Klangkörpers verblüffend, welch gutes musikalische Niveau in dieser letzten Reprise der Serie erzielt wurde. Pleyer dirigierte äußerst sängerfreundlich und konnte nach etwas zurückhaltendem Beginn die musikalische Intensität im 2. und 3. Aufzug steigern. Besonders fiel das gute Bläserensemble auf. Großer Jubel beim Marseiller Publikum, auch schon zu Beginn der einzelnen Aufzüge. Renée Auphan sollte nach diesem Erfolg an weitere Musikdramen Richard Wagners am Vieux Port denken…

Klaus Billand

Rating
(5/10)
User Rating
(3/5)
Media Type/Label
Technical Specifications
320 kbit/s CBR, 44.1 kHz, 524 MByte (MP3)
First 2′ of act 3 are missing.
Remarks
In-house recording
A production by Charles Roubaud (2007)