Lohengrin

Alain Altinoglu
Choeurs de la Monnaie
Orchestre Symphonique de la Monnaie
Date/Location
26 April 2018
Théâtre Royal de la Monnaie Bruxelles
Recording Type
  live   studio
  live compilation   live and studio
Cast
Heinrich der Vogler Gábor Bretz
Lohengrin Eric Cutler
Elsa von Brabant Ingela Brimberg
Friedrich von Telramund Andrew Foster-Williams
Ortrud Elena Pankratowa
Der Heerrufer des Königs Werner van Mechelen
Vier brabantische Edle Bertrand Duby
Willem van der Heyden
Zeno Popescu
Kurt Gysen
Stage director Oliver Py (2018)
Set designer Pierre-André Weitz
TV director Christian Leblé
Gallery
Reviews
bachtrack.com

Lohengrin, année zéro

Avant que le rideau ne se lève sur la première de Lohengrin à La Monnaie, le metteur en scène Olivier Py apparut sur le devant de la scène pour exprimer les principes – on a envie de dire: les dogmes – sur lesquels son approche se fondait. Résumons: Wagner symbolise à lui seul la culture allemande; son antisémitisme est répugnant; les nazis – et Hitler en premier – le vénéraient; Lohengrin, dans ses appels à l’unité allemande, porte en lui les germes du nationalisme et ne peut donc être aujourd’hui compris sans immanquablement se référer au national-socialisme (avatar du précédent), ses crimes abjects et son échec final. Même si l’idée est que sans Hitler nous ne pourrions rien comprendre à Lohengrin est à tout le moins contestable, la conséquence qu’en tire Py est tout à fait défendable, puisque, brillamment aidé par les décors et costumes de Pierre-André Weitz, il situe l’œuvre non pas sur les bords d’un Escaut de légende, mais dans l’Allemagne fraîchement bombardée de 1945, tragique illustration de l’effondrement de ce nationalisme, dont – on ne saurait le nier – l’œuvre n’est pas entièrement exempte (et il est vrai qu’aujourd’hui des termes comme Heil, Sieg ou Führer sont si fortement connotés que nous ne pouvons nous réclamer de l’innocence supposée des spectateurs du XIXème siècle).

Le rideau se lève sur un ingénieux décor tournant, dans des tons très sombres, qui représentera d’abord une tour de deux étages calcinée, dont bombardements et incendies ont fait voler une grande partie des vitres en éclats. Pour la première intervention du chœur, le décor nous montre l’intérieur d’un théâtre qui a lui aussi été partiellement la proie du feu et de la destruction où les choristes masculins – strictement vêtus de costumes trois-pièces, chemises blanches, cravates noires – semblent de sérieux actionnaires assistant à une assemblée générale chez Krupp dans les années 1930. Nous verrons aussi plus tard un petit fronton grec (dont le style tient à la fois de l’entrée du Bundestag, mais également d’un palais de justice de province), puis une muraille grise présentant deux brèches, ainsi que l’arrière d’une scène de théâtre où œuvrent les machinistes.

Même s’il insiste parfois un peu lourdement sur son propos liminaire (exemples choisis: le couple maléfique Telramund-Ortrud brandissant à l’acte II une aigle nazie à laquelle seule manque la croix gammée, ou les choristes transformées en Trümmerfrauen courbées évacuant des vitres brisées dans des seaux, le culte du corps nazi – à la Riefenstahl ou Breker – illustré par les acrobaties d’un musculeux athlète torse torse nu au Prélude de l’Acte III), Py convainc par une très fine mise en lumière des relations de pouvoir, d’amour, de jalousie ou d’ambition entre les protagonistes (sans parler de l’échec du salut censé être apporté par Lohengrin). Une brillante trouvaille est de faire du duel entre Lohengrin et Telramund une partie d’échecs qui voit le bien triompher sur le mal (est-il besoin de dire que c’est Lohengrin qui a les blancs ?).

La distribution est dominée par le splendide et sensible Lohengrin d’Eric Cutler. Andrew Foster-Williams, baryton assez léger, fait de Telramund une espèce d’Iznogoud tragique manipulé par une Ortrud sans scrupules puissamment incarnée par Elena Pankratova, soprano très sûre en dépit d’un vibrato souvent envahissant. Gábor Bretz offre un roi Henri l’Oiseleur très digne, et Werner Van Mechelen est un magnifique Héraut. Visiblement soucieuse de bien faire, Ingela Brimberg est dans l’ensemble une Elsa assez timorée mais qui s’épanouit heureusement à l’acte III, même si son timbre un peu métallique n’est sans doute pas idéal pour ce rôle.

Mais les incontestables triomphateurs de la soirée sont l’orchestre et les chœurs de la Monnaie (ces derniers parfaitement préparés par Martino Faggiani), véritablement transcendés par la direction aussi intelligente que passionnée de leur directeur musical Alain Altinoglu, un chef qui ne fait qu’un avec la musique et réussit à obtenir de la fosse (où les cuivres se couvrent de gloire) aussi bien les plus impalpables pianissimi – comme dans le magique Prélude de l’Acte I – que des forte pleins et saturés, et ce sans jamais couvrir les chanteurs.

Patrice Lieberman | 23 April 2018

forumopera.com

Ici prévaut l’Art

Finalement, Olivier Py est comme Wagner : un piètre politique, mais un artiste génial. De même que le Maître de Bayreuth a perdu plusieurs années de sa vie à produire des écrits théoriques qui, lorsqu’ils s’éloignent de l’art en lui-même, sont de véritables tunnels, où tout est confus et indigeste, le metteur en scène se croit obligé de « justifier » son intérêt pour Lohengrin, non seulement dans une note d’intention insérée au programme, mais aussi par un discours fait devant le rideau avant les premières mesures du prélude. Pour résumer, on dira que Lohengrin est selon Py un opéra rempli jusqu’à ras-bord du nationalisme le plus infâme, mais que, dans la mesure où il traite de l’échec de ce projet, nous sommes autorisés à en jouir aujourd’hui. D’abord, on avoue notre malaise face à une démarche qui semble déclarer qu’il y a des œuvres permises et des œuvres interdites. Ensuite, l’aspect politique de Lohengrin, s’il est bien présent dans les harangues nationalistes du Roi, n’est pas vraiment le centre de l’œuvre. Enfin, Py s’enferre très vite dans ses contradictions : il cherche à prouver que le chevalier au Cygne est porteur de germes qui deviendront très dangereux par la suite, mais ce sont Ortrud et Telramund qui portent tous les symboles proto-nazis. Bref, on n’y comprend plus rien, et ce ne sont pas les schémas abscons du programme qui permettront d’y voir plus clair. Sans doute fallait-il sacrifier à la mode du « Wagner-bashing ».

En revanche, dès que Py s’éloigne de ces clichés et se concentre sur le cœur de l’œuvre, à savoir les relations Elsa-Lohengrin, la question de savoir si on peut aimer quelqu’un sur seule base de la confiance, la domination d’Ortrud sur son mari, la question de la culpabilité, de l’attente, de la foi…, il vise juste. Comme Wagner, Py est un fin connaisseur de l’âme humaine, et la façon dont il donne vie aux personnages qui restent chez beaucoup d’autres des archétypes, est remarquable. On assiste à du vrai théâtre, et non à un oratorio ou à un rituel. Tout concourt à la réussite, des splendides éclairages de Bertrand Killy, qui renforcent la classique dichotomie noir-blanc chère à Py, aux décors ingénieux et esthétiques de Pierre-André Weitz, dont on se gardera de trop parler pour ne pas gâter le plaisir de la découverte, mais qui permettent un déploiement presque infini de perspectives, de retournements de situation et de configurations. L’intégration de la danse comme symbole de pureté au début de l’acte III est une autre bonne idée, grâce à la prestation funambulesque de Milan Emmanuel.

Dopés par une mise en scène aussi pleine de sens, les chanteurs donnent le meilleur d’eux-mêmes, tant au niveau dramatique que vocalement. Soudés, ils forment une vraie équipe, où la valeur globale est plus que la somme des talents individuels. Seuls le Héraut et Telramund font carton plein : Werner Van Mechelen est fidèle à lui-même, avec un chant probe, travaillé, où tout est juste à la fois en termes de volume et d’expression, et une diction allemande impeccable. Le baryton allemand Thomas Jesatko sculpte un Friedrich qui est véritablement « heldenbariton », grâce à une voix qui se projette sans difficulté par-dessus les grandes houles orchestrales, et surtout une présence scénique exceptionnelle, exact mélange entre l’orgueil du prétendant évincé et la veulerie de l’homme dominé par une épouse maléfique. Le reste du casting est plus inégal : Meagan Miller a le timbre et la blondeur d’Elsa, mais ses aigus « craquent » parfois, et les ensembles ne la trouvent pas toujours à son avantage. Sabine Hogrefe alterne de grands moments de chant « hochdramatisch », avec des passages à vide où la puissance manque cruellement. Gabor Bretz offre un Roi Henri bien campé sur ses graves, tout en onction et majesté, mais le ton est un peu uniforme. En remplaçant de dernière minute, Bryan Register « assure ». Il a pour lui un timbre éclatant, et une émission qui gagne en puissance au fur et à mesure de la soirée, et on tire son chapeau devant l’exploit de venir à bout d’une partie si difficile au pied levé. Mais des doutes demeurent sur le caractère héroïque du personnage, et on est curieux de l’entendre en Tristan la saison prochaine.

Tous sont portés par un Alain Altinoglu qui continue à transfigurer un orchestre de la Monnaie qu’on ne reconnaît plus depuis qu’il en a pris la tête. Oubliés les errements des dernières années, le pavillon de l’excellence est hissé bien haut. Le chef a travaillé son Wagner à Bayreuth, et il en maîtrise jusqu’à la dernière double croche, se délecte des alliages instrumentaux les plus raffinés, sait prendre le temps de mener les crescendi jusqu’à leur terme orgiaque, tout cela sans perdre le fil du drame. Les chœurs sont au diapason, et la musique emporte tout comme un torrent. On ne ressort pas indemne de ces trois heures et quelques de passion, de sublime et d’emportement. Et on a totalement oublié les oiseuses questions politiques soulevées en début de soirée. Comme Siegfried Wagner l’avait fait inscrire en grand à l’entrée du Festspielhaus que les futurs maîtres de l’Allemagne voulaient transformer en lieu de propagande (c’était en 1924) : « Hier gilt’s der Kunst ».

Dominique Joucken | 20 Avril 2018

klassiker.welt.de

Entweihte Nazi-Götter: Olivier Pys Brüsseler „Stunde Null“-Lohengrin

Rechts, über der diesmal mit Bläsern gefüllten Königsloge, räkelt sich in der güldenen Wappenkartusche der Löwe von Brabant. Sind wir doch hier, im Brüsseler La-Monnaie-Opernhaus nur eine halbe Autostunde weg von Antwerpen und dem Ufer der Schelde, Schauplatz des „Lohengrin“-Geschehens. Doch Regisseur Olivier Py interessiert sich nicht so sehr für Lokalkolorit, ihm geht es mehr um Geistes- und Ideengeschichtliches in Wagners politischstem Musiktheater. Das erzählt er gleich, es ist Arte-Fernsehübertragung, selbst vor dem Vorhang. Wie sehr hat der Missbrauch der Nazis gerade dieses Stück als Ausdruck der deutschen Romantik geschädigt? Schließlich sei es kein nationalistische Werk, sondern eines über Nationalismus und Imperialismus. Die von ihm und seinem Dauerbühnenbildner Pierre-André Weitz in gewohntem Schwarzweißgrau gewählte Einheitsspielplatzmetapher füllt als angeknackst rauchdurchzogenes Theater auf dem Theater mit verkohlen Logen und zerborstenen Fenstern die Drehbühnen-Szene, es könnte freilich auch sein, dass dem Regisseur nichts eingefallen ist, dass er keine echte Haltung zu einem Stück entwickelt hat oder dass er sich nicht wirklich festlegen will.

Das will man bei Py gar nicht sagen, aber insgesamt ist sein in der Stunde Null angesiedeltes Wagner-Kammerspiel, welches alles Heroische und Märchenhafte, auch Martialische meidet dann doch etwas fantasielos geraten. Das Politische und das Private mag sich hier nicht so Recht fügen, wenn man doch wieder nur alte Stühle, Mäntel und Koffer sowie ein paar romantisch gemeinte Versatzstücke zu sehen bekommt. Jeder Protagonist steigt von der Rampe in seine Rolle, der ganz in Weiß gekleidete Knabe Gottfried taucht von Anfang an immer wieder auf, spielt mit Krone und Schwert, am Ende aber wird er als Leiche ausgewickelt. König Heinrich (unauffällig, etwas hohl klingend: Gábor Bretz) schreitet nobel in Grau einher, sein Heerrufer Werner van Mechelen (ordentlich) wirkt oberlehrerhaft im Bratrock, schreibt im Vorspiel zum dritten Akt – endgültiger Kehraus der deutschen Romantik – Paul Celans Todesfuge auf einen verschlissenen Mondscheinprospekt, sowie vorher schon Ortrud ihre Verwünschungsrunen auf eine gemalte Berglandschaft.

Lohengrin hat einfach nur einen schwarzen Mantel übergeworfen, ebenso Elsa, die Bösen und der Chor – Nachkriegstristesse eben. So wie zu Beginn des zweiten Aktes offenbar ein Schwarzmarktopfer in den Theaterumgängen gefleddert wird, bevor Ortud und Telramund ihre Ränke schmieden. Die beiden haben es eh in sich. Einerseits haben sie guten Sex, das hohe Paar ja bekanntlich nicht: Intrigen wirken offenbar als Aphrodisiaka. Anderseits besitzen sie – na klar bei den anvisierten Zeitumständen – eine üble Vorgeschichte. Beim wie stets als Mann sonst schwächlichen, nur den Baritonmund voll nehmenden Telramund (Andrew Foster-Williams meistert die Killerpartie ganz leidlich) bleibt das im Dunkel der Vorkriegsgeschichte, die bitchy Ortrud aber reckt als Zeichen ihrer entweihten Nazi-Götter eine Standarte mit dem (hakenkreuzlosen) Reichsadler. Die heidnischen Friesenidole sind hier also braun bekleckert. Die famose Elena Pankratova gibt die Megäre mit dem Furor eine Magda Goebbels, nur nicht ganz so glamourös. Die Reichshausfrau als Brunnenvergifterin, das macht Spaß, zumal da vokal auch die Post abgeht, die Töne gleißen, die Tiefe schön brustet.

Wenig vorhanden, darstellerisch wie vokal, ist Ingela Brimberg als passiv fahle Elsa, deren sehniger Sopran nicht nur emotionsgesättigt wackelt. Alles richten soll es Lohengrin, ein handfester Kerl, groß und zupackend, den der Rollendebütant Eric Cutler (interessant auch die ebenfalls erstmals die Rolle singende Zweitbesetzung mit Joseph Kaiser) robust und mit schönem Tenorstahl angeht. Die Gralserzählung, bei der er eine Pappkrone nach der andere ausprobiert, geht er mit zerbrechlichen Piani an, um sich dann vollstimmig zu steigern. Was ihm fehlt ist der transzendent sphärische Anteil des Schwanenritters – aber wo soll der herkommen, wenn ihm als Transportmittel in der Auftrittsszene nur ein paar weiße Federn und ein von innen leuchtender Dokumentenkoffer bleibt, dessen Bedeutung nie klar wird? Das Gottesgericht wird effektvoll als Duell zwei Schachspieler inszeniert. Und natürlich gewinnt der weiße König. Ein halbnackter Muskelmann gibt mit Rolle rückwärts und gereckter Rechten den Breker-Übermenschen, Gottfried schaut interessiert zu. Der Gang zum Münster endet im Ascheregen unter einem herabschwebenden Theaterportikus-Modell, die Kirche wird zum zitierten, ebenfalls heidnischen griechischen Tempel.

Trümmerfrauen singen dann das plötzlich sehr doppeldeutige „Treulich geführt…“, Elsa und Lohengrin enden in einem Brautgemacht als Requisitenkammer: zwischen kaputten Pferden, Schwänen, Beethoven- und Goethe-Büsten wird per Namensschild mit „Heine“, „Weber“, „Schlegel“ (auch jüdische) deutsche Innerlichkeit beschworen. Am heillosen Ende triumphiert Ortrud.

Und ein andere trägt ebenfalls einen wundervoll tönenden Sieg davon: Monnaie-Musikdirektor Alain Altinoglu, mit diesem Werk sogar Bayreuth-erfahren, dirigiert diesseitig, straff, lässt die Musik sich in schönsten Bögen wölben, mag es durchaus laut, nie krachig, die Chöre kommen in dem vergleichsweise kleinen Theater präzise, mit plastischer Durchschlagskraft. Er hat die Farben und Schattierungen, die die Inszenierung verweigert. Warum aber sich die deutsche Nachkriegsgesellschaft nach dem Weltenbrand ausgerechnet mit „Lohengrin“, diesem im Grunde pessimistischen Stück, wo noch nicht einmal der Glaube der Liebe hilft, im Opernspiel ihrer verlorenen Werte versichern will, diese Frage beantwortet auch diese glänzende Klangleistung nicht.

Manuel Brug | 28 April 2018

nmz.de

Setzkasten der deutschen Geschichte

An der Brüssler La Monnaie Oper stellt Oliver Py an Richard Wagners „Lohengrin“ eher die alten Fragen, als zu neuen vorzudringen. „Lohengrin“ gehört zum harten Kern jeder Wagnerbegeisterung. Nicht nur bei König Ludwig II. von Bayern und diversen anderen „Großkopferten“. Das fängt schon mit den überirdischen Grasklängen des Vorspiels an. Wenn König Heinrich nach Brabant kommt, eigentlich nur Gefolgsleute im Kampf gegen den bevorstehenden Einfall der kriegerischen Ungarn rekrutieren will und erstmal die Machtfrage an der Schelde klären muss, dann entfaltet sich schönstes Wagnerparlando für Anfänger. Und für Fortgeschrittene.

In Brabant ist der legitime Erbe des verstorbenen Herzogs verschwunden und dessen Schwester Elsa wird vom Ehepaar Telramund (sie eine Fürstin mit Migrationshintergrund und einem anderen Gott über sich!) beschuldigt den Knaben beseitigt zu haben, damit sie einer geheimen Liebschaft nachgehen kann. Elsa ihrerseits tischt der Versammlung eine haarsträubende Geschichte zu ihrer Verteidigung auf. Wenn dann, kurz bevor sie zur Sache kommt und behauptet, dass ihr ein Ritter in Lichter Waffen Scheine nahte und Tröstung eingab (was ja ziemlich deutungsoffen ist), kaum hörbar jene zwei Trompetentöne aus der Ferne erklingen, die der Wagnerianer Thomas Mann einen Gipfelpunkt der Romantik nannte, dann weiß man, dass das Wunder, auf das sie zu ihrer Rettung hofft, passieren wird und dieser Superman tatsächlich auftaucht. Einer, der „von Gott gesandt“ wurde, wie alle sofort zu wissen meinen. Außer Telramunds und ein paar Gefolgsleute, die ihren Verstand nicht in der Masseneuphorie verloren haben.

Einen Haken hat die Sache: er werde nur für Elsa streiten, wenn sein Inkognito gewahrt bleibt. Sie verspricht es. Und rettet ihren Ruf – als Frau und als Fürstentochter – indem sie sich später nicht daran hält. Sie fragt ihren Ritter natürlich nicht öffentlich. Als Friedrich Telramund sie in einem Staatsstreichversuch vor der Hochzeit dazu auffordert, hält sie noch stand. Unter vier Augen, im Schlafgemach, das die beiden nach Verklingen des „Treulich geführt“ (der Hochzeits- und Wagner- TopHit schlechthin) erreichen, aber nicht. Hier geht der Plan der Telramunds zwar auf, aber kostet Friedrich das Leben. Lohengrin muss jetzt seinen Namen und seine Herkunft nennen und wieder Richtung Gral ziehen. Und nur weil Ortrud sich nicht beherrschen kann und sich öffentlich auf Wotan beruft, gibt es eine Ausnahme von den Grals-Regeln: der legitime Thronfolger (der von Ortrud zum Schwan verzaubert worden war) wird von Lohengrin den Brabantern zu guter Letzt als „Führer“ (oder Schützer) präsentiert.

Bei Regisseur Oliver Py nennt er ihn Führer. Überfordert, mit dem was da auf ihn zukommt, ist der Knabe immer. Aber diesmal ist er tot. Dafür geisterte er vorher (ganz in schwanenweiß) dauernd durch die Geschichte.

Schicksalsschwangeres Ambiente

Im Brüssler „La Monnaie“ kommt die Geschichte vom Schwanenritter (nach 25 Jahren Pause) in einem ziemlich düsteren schicksalsschwangeren Ambiente daher. Als Bühne auf der Drehbühne. Mit einer bedrohlich imperial wirkenden, nach außen gewölbten Front aus drei verglasten Etagen. Alle Scheiben sind geborsten. Auf der anderen Seite ist das ein Bühnenportal mit Blick auf Logenrängen dahinter. Mit der Nebenwirkung, dass der (fabelhaft einstudierte) dort platzierte Chor nicht groß bewegt werden muss. Zu diesem wuchtigen Bühnenbild gehört neben einer massiven (Seiten-) Mauer, die Möglichkeit, seine Elemente nach und nach zu demontieren und den Blick auf eine schwarzromantische, postapokalyptische Stadtlandschaft oder ebensolche Mondscheinromantik mit Hochgebirgsblick freizugeben. Was logisch nur dann funktioniert, wenn man sich das Panorama aus Berchtesgaden und die deutsche Geschichte dazu denkt.

Im Setzkasten der deutschen (Geistes-)Geschichte

Als Clou gibt es vom kongenialen Ausstatter Pierre-André Weitz für die Brautgemach-Szene einen Setzkasten der deutschen (Geistes-)Geschichte. Heine, Hölderlin, Hegel und Schlegel, Grimm, Weber, Goethe und Schiller als Namensschilder in Fraktur. In den Regalfächern: Büsten von Beethoven und Goethe, dazu eine Wagnerstückecollage mit Holländer-Segelschiff, dem Eschebaumstamm aus Hundings Hütte nebst Schwert und einem Schwan. In der Mitte ein Wecker, der Fünf nach Zwölf anzeigt und dessen Zeiger beim letzten Kampf zwischen Telramund und Lohengrin zu Waffen werden. Diese Uhr steht im „Hegel“-Fach. Vielleicht ist das eine dialektische Pointe, weil es eben doch noch andere Meister aus Deutschland gibt als den Tod? …

Vor Beginn der Vorstellung trat Regisseur Olivier Py vor den Vorhang und erklärte auf französisch die Intention seiner Inszenierung. Was man davon auf jeden Fall verstand, war die Erwähnung von Wagners Schmähschrift „Das Judenthum in der Musik“ und, dass Hitler sein Manuskript zu „Mein Kampf“ auf Papier geschrieben hat, das ihm die Villa Wahnfried (und damit gleichsam in seinen Nachkommen Wagner selbst) zur Verfügung stellte. Was Py dann aber zeigt, sieht eher so aus, als hätte Wagner die Lohengrin-Partitur auf Papier geschrieben, dass er aus der Reichskanzlei des „Führers“ bekommen hat. Da passt dann auch Paul Celans, wie ein Motto an die Wand geschriebener Satz, dass der Tod ein Meister aus Deutschland ist.

Auf den Leim gegangen

Nun gibts im „Lohengrin“ ja tatsächlich Tote. Ganz sicher trifft es Telramund. Der wird aber von Lohengrin quasi in Notwehr erschlagen, als er ins Schlafgemach des Brautpaars eindringt und ihm ans Leder will. Dabei ist Friedrich Telramund im Grunde ein biederer Ehrenmann, der von seiner machtbewussten Ehefrau Ortrud mit allen Mitteln manipuliert wurde. Nicht nur, um ihn Elsa auszuspannen, sondern letztlich sogar als Werkzeug, um das (christliche) Regime in Brabant zu stürzen und die alten Götter wieder einzusetzen. Wagners Musik zeichnet den Mann, der für den König „aller Tugend Preis“ ist, so düster, wie er Lohengrin strahlen lässt. Und genau dem, was an diesen Zuschreibungen durch die Musik zu hinterfragen wäre, geht Olivier Py auf den Leim.

Ob Elsa am Ende wirklich physisch tot ist, darüber gehen die Regisseurs-Meinungen auseinander. Py entscheidet sich, der kleinen Liste mit den Toten im Stück, Gottfried hinzuzufügen. Darüber hinaus ist viel vom Krieg die Rede und da gibt es immer Tote und Zerstörung. Eine Mobilmachung ist schließlich der Grund für den Besuch des Königs in Brabant. Durch die Rezeptionsgeschichte ist es zwar kräftig und aus guten Gründen übermalt, doch hat der König immerhin das Argument „Verteidigung gegen Angriffe der Ungarn“ auf seiner Seite. Moralisch wäre er damit heute aus dem Schneider. Verteidigung war und ist zu allen Zeiten legitim. Selbst wenn sie ein deutscher König anführt. Das militante verbale Säbelrasseln des Königs (vom deutschen Reich und deutschen Schwert), hört sich von Wagner aus gesehen in die Zukunft gedacht, anders an, als wenn man die Worte in die Vergangenheit projiziert, aus der sie kommen.

Statement zu „Wagner und die Folgen“

Py nimmt sich in seiner Deutung ohnehin weniger Wagners „Lohengrin“ vor, um daraus einen packenden Polithriller zu machen. Was durchaus geht, wie zum Beispiel Katharina Wagner (Budapest/2004), Florian Lutz (Altenburg/2008), Andrea Moses (Dessau/2009) oder Tillman Knabe (Mannheim/2011) es jeweils ziemlich gekonnt durchdekliniert haben. Im Vergleich damit tritt Py mehr als einen gedanklichen Schritt zurück. Er verwendet das Stück, um daraus ein Statement zu „Wagner und die Folgen“ zu machen und ihn vor allem für die 12 dunkelsten Jahre der deutschen Geschichte und ihr zerbombtes Ende in Mithaftung zu nehmen. Die Optik von Pierre-André Weitz’ sinnstiftend düsterem Exemplar einer XL-Bühnenarchitektur von der dunklen Seite der Macht passt dazu. Lädierte Reichsarchitektur für großes Staatstheater ergeben so gesehen tatsächlich Sinn.

Bei der vorgeführten Inszenierung von Macht gibt es sogar eine selbstironische Fußnote. Als Lohengrin nämlich vom Heerrufer zum strahlenden Retter ausstaffiert wird, und zur Ritterrüstung, dem nachgebautem Theater-Schimmel, Engelsflügeln und Standarte auch noch eine der nun wirklich zu Tode strapazierten Requisiten-Maschinenpistolen in die Hand gedrückt wird, reicht es dem und er geht. Recht hat er, hört man sich denken.

Fahrlässig illustrierend

Auch sonst hat mancher Einfall in seiner Distanz zur Vorlage szenischen Witz. Wenn Lohengrin und Friedrich beim Gottesgericht nicht kämpfen, sondern Schach spielen. Während sich hinter ihnen ihre jeweiligen Anhänger (wo kommen eigentlich die von Lohengrin plötzlich her?) prügeln. Oder, wenn ein Athlet mit freier Brust zum „Treulich geführt“ in einer perfekten Solo-Choreografie eine Kollektion von Posen vorführt, aus der Leni Riefenstahl den Vorspann ihres Olympiafilmes hätte gedreht haben können. Anders die Trümmerfrauen, die die Eimer mit Schutt und Scherben an der Rampe durchreichen. Das wirkt aufgesetzt. Die Menschen im Mantel und mit den Koffern in der Hand, mit denen man zumindest auf deutschen Bühnen Abtransporte von Juden durch die Nazis assoziiert, wirken in der nur illustrierenden Verwendung fahrlässig.

Py interessiert sich offensichtlich nicht für die innere Struktur des Stückes. Weder für den aus dem Nichts auftauchenden Superhelden, die manipulierten Massen, Elsas Reifeprozess oder eben auch den militärischen Hintergrund der Geschichte. Er nutzt die Vorlage, um seinen Stichwortzettel abzuarbeiten, auf dem ganz oben Paul Celans „Der Tod ist ein Meister aus Deutschland“ steht. Als ein gesetztes Ausrufezeichen hinter die Mitte des vorigen Jahrhunderts. Ein Satz (in dem Falle liegt der Kalauer auf der Hand) wie ein Totschlagargument. Die dialektische Brücke von da zu dem „Setzkasten“ der Geschichte, der zur ganzen Wahrheit dazu gehört, die muss man sich selbst bauen. Zweifel bleiben, ob Py das überhaupt im Sinn hatte.

Musikalisch beherzte Gangart

Musikalisch liefert der Chef des Brüssler Sinfonieorchesters Alain Altinoglu, eine ziemlich beherzte Gangart. Flotter, lauter, zugespitzter kann man sich das kaum vorstellen. Den Gipfelpunkt von Romantik hatte er jedenfalls nicht vor Augen. Eher einen Test, ob die La Monnaie Oper auch das akustische Auftrumpfen von Wagnerscher Reichsparteitagsmusik aushalten würde. Altinoglus Deutung ist originell bis extrem, hat aber die Intention der Inszenierung auf ihrer Seite, ist also insofern stimmig. Vokal ist diese Produktion ohnehin glanzvoll. Ingela Brimberg ist eine Elsa auf Referenzniveau – lyrisch und strahlend, mit tadelloser Diktion – ein Genuss. Ihre Gegenspielerin Elena Pankratova setzt mit ihrer Ortrud ihren Siegeszug durch die Wagnerpartien ihres Faches genauso überzeugend fort, wie sie es jüngst mit Venus in München oder Kundry in Bayreuth gemacht hat. Hinzu kommt, dass sie über ein immenses personenführungsunabhängiges Bühnencharisma verfügt. Allein wie sie – am Boden – ihre „Verführerinnenszene“ mit Friedrich bewältigt, nötigt Sonderrespekt ab! Eine Entdeckung ist die originelle Art und Weise, wie sich Eric Cutler den Schwanenritter anverwandelt. Auf der Grenze zwischen vital und noch lyrisch schön – ohne in Kraftmeierei oder geschlechtsloses Strahlen zu verfallen. Da hat es Andrew Foster-Williams als Telramund schwer, mitzuhalten. Er verdient aber Respekt dafür, dass er bis an seine Grenzen geht. Gabor Bretz ist ein überzeugender König (immer in Uniform, meist mit Pappkrone) und Werner van Mechelen ein überzeugender Heerrufer im Look eines bürgerlichen Premierministers. Die vier Gefolgsleute Telramunds sind ebenso sorgfältig besetzt, wie die Edelknaben.

Brüssel hat einen „Lohengrin“ von beachtlichem musikalischen Feuer und vokaler Qualität. Auch wenn die Inszenierung eher alte Fragen stellt, als zu neuen vorzudringen. Der Premierenjubel war einhellig.

Joachim Lange | 23.4.2018

brf.be

Grandioser „Lohengrin“ in der Brüsseler Oper La Monnaie

Ein Theaterabend von ganz außergewöhnlicher Qualität und Intensität ist diese neue Lohengrin-Produktion in der Brüsseler Oper La Monnaie. Sei es die Musik, der Gesang oder die Inszenierung – hier überzeugt und begeistert alles.

Die Erwartungen an den „Lohengrin“ waren vorab schon sehr hoch gesetzt und sie wurden in jeder Hinsicht nochmals übertroffen. Um es gleich vorweg zu sagen: Dieser „Lohengrin“ ist ein überwältigendes Theaterereignis.

Musikalisch war man ja schon fast auf der sicheren Seite. Alain Altinoglu hat nicht ohne Grund den „Lohengrin“ in Bayreuth dirigiert. Aber was er am Premierenabend aus seinem Monnaie-Orchester herausholte, war atemberaubend. Die Poesie des Vorspiels zum ersten Akt ließ sofort aufhorchen, die dramatischen Momente hatten eine Ausdruckskraft, die packte und mitriss, ohne jemals lärmend oder plakativ zu werden. Unter Altinoglus Leitung ist das Orchester der Monnaie ein echtes Spitzenensemble. Auch der Chor war glänzend einstudiert von Martino Faggioni. Dies ist umso wichtiger, da Lohengrin eine große Choroper ist.

Dem Klangbild kam auch der Bühnenaufbau zugute. Pierre-André Weitz hat mit Regisseur Olivier Py ein sehr dunkles Bühnenbild geschaffen, das nicht nur die Breite, sondern auch die gesamte Höhe einnimmt. Im Vorspiel dreht sich dieser mehrere Etagen hohe zerstörte Bau. Von außen zersplitterte Fensterscheiben, von innen grauschwarze Bestuhlung in einzelnen Logen. Später sieht man Sinnbilder der deutschen Romantik: Hölderlin, Novalis, Goethe, Caspar David Friedrich, aber auch einen Schwan. Olivier Py hat die Handlung ins Deutschland der Stunde Null verlegt. Lohengrin ist für ihn Wagners politischstes Werk, wie er nicht nur persönlich vor der Aufführung dem Publikum im Saal ankündigte, sondern auch vorab schon im Interview.

Wagner sieht das Reich voraus, das nationalistische, imperialistische und vor allem kulturelle Deutschland voraus. Denn die deutsche Kunst und die Kultur sind zentral für das politische Deutschland. Aber Wagners Helden scheitern, so auch Lohengrin. Wagner erzählt gleichzeitig den Aufstieg und den Niedergang.

Und wenn dies in solch einer konsequenten Bildersprache und genau gezeichneten Personenführung inszeniert wird, wie es Py gelingt, dann kann man sich der Logik dieser Sicht nicht verschließen. Die viereinhalb Stunden vergehen wie im Fluge, da gibt es keine Sekunde Langweile. Das ist auch das Verdienst der Sänger.

Eric Cutler gibt ein atemberaubendes Debüt als Lohengrin. Er ist ein phantastischer, in jeder Tonlage sicherer Heldentenor, der außerdem – aber das gilt für alle Mitwirkenden – eine mustergültige Aussprache an den Tag legt. Da ist jedes Wort nicht nur perfekt gesungen, sondern auch noch verständlich.

Bis in die kleinsten Rollen ist die Besetzung stimmig. Gabor Bretz mit sonorem aber doch klarem Bass als Heinrich, Ingela Brimberg als Elsa von Brabant, Andrew-Foster Williams als Telramund, Werner van Mechelen als Heerrufer oder Elena Pankratova als Ortrud.

Diesen „Lohengrin“ wird man so schnell nicht vergessen. Bis zum 6. Mai steht das Werk auf dem Spielplan von La Monnaie.

Hans Reul | 21.4.2018

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